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En Turquie, les législatives sacrent le triomphe de l’AKP du président Erdogan

Même si les résultats définitifs des législatives turques ne seront connus que d’ici 11 à 12 jours, il y a tout lieu de croire qu’elles marquent le triomphe du parti de la justice et du développement (AKP), contrairement au scrutin de juin dernier.

D’après les résultats provisoires des législatives turques du 1er novembre, l’AKP (Parti de la justice et du développement) du président Recep Tayyip Erdogan semble s’être remis de la déconfiture du 7 juin dernier, lorsqu’il avait perdu la majorité absolue qu’il détenait depuis 2002 au parlement turc.

Les projections lui attribuent 316 des 550 sièges du législatif, lui redonnant la majorité absolue, ce qui lui garantit la possibilité de former un gouvernement, chose impossible après les résultats des législatives précédentes.

Trois autres partis devraient avoir atteint le quota nécessaire de 10% des voix pour pouvoir siéger au parlement. Il s’agit du HDP pro-kurde, crédité d’un peu plus de 10%. Le parti républicain du peuple (CHP), 25,4% alors que le parti d’action nationaliste MHP obtient 11,9%. Les résultats définitifs de ces législatives seront toutefois publiés dans 11 à 12 jours, a indiqué Sadi Guven, le président de la Commission électorale lors d'une conférence de presse.

«Le 1 novembre, le peuple s’est prononcé en faveur de la stabilité», a annoncé le président turc en commentant le résultat provisoire du scrutin. «Nous devons être unis, être frères, être la Turquie ensemble», a-t-il poursuivi, appelant toute la planète à respecter les résultats de ces législatives, qui ont permis à son parti de recueillir un peu moins de 50% des suffrages.

C’est pourtant la deuxième fois cette année que les électeurs turcs étaient appelés à renouveler leur parlement. Lors des élections du 7 juin, l’AKP avait perdu sa majorité absolue et s’était montré incapable de parvenir à former un gouvernement de coalition. Si ces résultats sont confirmés, l’AKP sera en mesure gouverner seul.

Dans le même temps, le pays a vécu des tensions croissantes liées à la guerre en Syrie, à l’afflux de réfugiés que connaît le pays, dont les points culminants ont été deux attentats à la bombe imputés à l’organisation terroriste Daesh.

Le premier attentat, qui a fait plus de 30 morts, a eu lieu en juillet dans la ville de Suruç, à proximité de la frontière syrienne, où des combattants kurdes se sont réunis pour traverser la frontière et se joindre à la lutte contre l’Etat islamique pour sauver la ville Kobané. L’autre attentat s’est produit en octobre et a tué 100 personnes rassemblées dans le cadre d’une manifestation organisée par les syndicats et le parti pro-kurde (HDP) à Ankara. C’est l’acte terroriste le plus meurtrier de la Turquie moderne.