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Divisée, l'Union africaine suspend un débat sur l'accréditation d'Israël

Prévu ce 6 février, un débat sur l'accréditation d'Israël au sein de l'Union africaine a finalement été suspendu. Pour Alger et Pretoria, une telle démarche irait à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.

Le débat prévu le 6 février après-midi au sommet de l'Union africaine (UA) sur l'accréditation d'Israël à l'organisation a été «suspendu» et un comité va être créé sur ce sujet controversé parmi les 55 Etats membres, selon des sources diplomatiques citées par l'AFP.

«La question d'Israël a été suspendue pour le moment et à la place, un comité sera mis en place pour étudier la question», a déclaré un des diplomates interrogés par l'AFP en marge du sommet de l'UA, qui se tient jusqu'au 6 février dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba. Ce report évite un possible vote sur cette décision prise en juillet par le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l'histoire de l'UA, qui fête ses 20 ans.

Pour plusieurs membres, une accréditation d'Israël irait à l'encontre du soutien aux Territoires palestiniens

Depuis plusieurs mois, la décision d'accréditer Israël est vivement critiquée par plusieurs Etats membres, dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, qui estiment qu'elle va à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.

Dans un discours le 5 février devant des dizaines de dirigeants africains réunis au siège de l'UA, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a demandé de renoncer au projet d'accréditation de l'Etat hébreu. «Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d'apartheid qu'il impose au peuple palestinien», a déclaré le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, accréditée auprès de l'UA depuis 2013, en reprenant une formule d'un rapport d'Amnesty International publié cette semaine.

Peu avant, dans son discours d'ouverture du sommet, Moussa Faki avait défendu son choix et appelé à «un débat serein». Il a assuré que l'engagement de l'UA dans la «quête d'indépendance» des Palestiniens était «immuable et ne peut que continuer à se renforcer». Toutefois, l'accréditation d'Israël peut constituer, selon lui, «un instrument au service de la paix».