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George Soros estime que Xi Jinping est «la plus grande menace» actuelle pour «les sociétés ouvertes»

Le milliardaire hongro-étasunien a comparé le 31 janvier les Jeux olympiques de Pékin à venir avec ceux de 1936 à Berlin organisés par l'Allemagne nazie, y voyant un risque que la Chine utilise «ce spectacle comme propagande pour son régime».

Le milliardaire George Soros a appelé à un changement au pouvoir en Chine, lors d'une conférence en ligne le 31 janvier au cours de laquelle il a comparé les Jeux olympiques qui vont commencer le 4 février à Pékin aux JO de Berlin organisés par l'Allemagne nazie en 1936.

«2022 sera une année critique dans l'Histoire. Dans quelques jours, la Chine – le plus puissant Etat autoritaire du monde – commencera à accueillir les Jeux olympiques d'hiver et, comme l'Allemagne en 1936, elle tentera d'utiliser ce spectacle comme propagande pour son régime», a expliqué le financier et fondateur d'Open Society Foundations.

Selon Soros, la présidence de Xi Jinping en Chine serait menacée par plusieurs facteurs, dont la crise de l'immobilier local, la virulence du variant Omicron et des oppositions au sein du Parti communiste chinois. «Il faut espérer que Xi Jinping sera remplacé par quelqu'un de moins répressif au sein de ses frontières et de plus pacifique vis-à-vis des autres pays. Cela éliminerait la plus grande menace à laquelle les sociétés ouvertes sont confrontées aujourd'hui et celles-ci devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour encourager la Chine à aller dans la direction souhaitée», a-t-il déclaré.

L'essor de l'IA comme explication des bouleversements géopolitiques

Durant cette conférence organisée par la Hoover Institution, un cercle de réflexion américain proche du Parti républicain, George Soros a également développé sa vision de l'évolution des relations internationales, expliquant que lorsqu'il s'est lancé dans ce qu'il qualifie de «philanthropie politique» dans les années 1980, la supériorité américaine «n'était pas en cause». Ce constat a changé, du fait entre autres des «progrès technologiques, dont la plupart reposent sur l'intelligence artificielle», et qui ont permis l'essor d'«entreprises très rentables qui sont devenues si puissantes que personne ne peut rivaliser avec elles». Exemples cités par le financier : «Facebook, Google, Apple et Amazon [et] des conglomérats similaires en Chine, dont les noms sont moins connus en Occident».

Or «cette évolution a eu des conséquences politiques profondes», aggravant selon George Soros «le conflit entre la Chine et les Etats-Unis». «La Chine a transformé ses plateformes technologiques en champions nationaux ; les Etats-Unis hésitent davantage à le faire car ils s'inquiètent de leur effet sur la liberté de l'individu. Ces différentes attitudes jettent un nouvel éclairage sur le conflit entre les deux systèmes de gouvernance que représentent les Etats-Unis et la Chine», a-t-il insisté.