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Frappe meurtrière au Yémen : la coalition menée par l'Arabie saoudite pointée du doigt par MSF

L'ONG Médecins sans frontières pointe la responsabilité «incontestable» de la coalition menée par l'Arabie saoudite dans une frappe aérienne sur une prison tenue par les rebelles houthis, qui a fait au moins 70 morts. Riyad nie toute responsabilité.

La responsabilité de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen est «incontestable», assure l'ONG Médecins sans frontières (MSF), qui a dénoncé une frappe aérienne «injustifiable» sur une prison tenue par les rebelles houthis à Saada ayant fait au moins 70 morts le 21 janvier.

Face au tollé provoqué par ce bilan élevé, la coalition affirme qu'elle n'est pas derrière ces raids et que les Houthis qui l'accusent se livrent à de la «désinformation».

«Personne ne peut contester qu'il s'agit d'une frappe aérienne, tout le monde à Saada l'a entendue», affirme ainsi un membre du personnel de MSF, cité dans un communiqué de l'ONG. «J'habite à un kilomètre de la prison et ma maison a tremblé à cause des explosions», poursuit-il, sous couvert d'anonymat.

C'est la dernière d'une longue série de frappes aériennes injustifiables de la coalition emmenée par l'Arabie saoudite contre des écoles, des hôpitaux, des marchés, des fêtes de mariage et des prisons

L'ONG, qui accuse la coalition d'avoir déjà bombardé «à cinq reprises des structures MSF et des hôpitaux soutenus par MSF, ainsi que de nombreuses autres cibles civiles», décrit le chaos total dans les infrastructures de santé de Saada avec «des blessés allongés sur le sol» parce qu'il n'y a «pas assez de lits pour tous».

«C'est la dernière d'une longue série de frappes aériennes injustifiables de la coalition emmenée par l'Arabie saoudite contre des écoles, des hôpitaux, des marchés, des fêtes de mariage et des prisons», accuse Ahmed Mahat, chef de la mission de MSF au Yémen.

Riyad assure ne pas être derrière l'attaque du 21 janvier

Le 20 janvier, la coalition a reconnu avoir frappé la ville portuaire de Hodeida aux mains des Houthis, par où transite la majeure partie de l'aide internationale au pays confronté à l'une des pires crises humanitaires au monde.

Au moins trois enfants ont été tués alors qu'«ils jouaient apparemment sur un terrain de football», selon l'ONG Save the Children, et internet a été coupé dans tout le pays en raison des destructions.

Mais Riyad, qui est depuis 2015 à la tête d'une coalition militaire appuyant les forces progouvernementales yéménites face aux Houthis, dément fermement être derrière l'attaque du 21 janvier à Saada.

Selon l'organisation indépendante Yemen Data Project, les raids de la coalition ont fait près de 9 000 victimes civiles en sept ans.