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«Servir mon pays autrement» : Silvio Berlusconi renonce à briguer la présidence italienne

Le milliardaire de 85 ans faisait campagne en coulisses depuis des semaines pour remplacer le président sortant Sergio Mattarella. Il a finalement demandé à ses soutiens de retirer son nom, au motif que «l'Italie a besoin d'unité».

Il Cavaliere pied à terre. L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a annoncé le 22 janvier qu'il renonçait à être candidat à la présidence de la République, un poste prestigieux pour lequel le vote débute le 24 janvier au Parlement. Le milliardaire de 85 ans faisait campagne depuis des semaines (notamment au moyen d'une page à sa gloire dans le quotidien de droite Il Giornale le 13 janvier) pour remplacer le président sortant Sergio Mattarella, même si les observateurs doutaient qu'il dispose des votes nécessaires. 

Dans un communiqué en marge d'un meeting virtuel avec d'autres leaders de la droite, Berlusconi a assuré qu'il avait les voix nécessaires mais que dans un esprit de «responsabilité nationale», il avait demandé à ses soutiens de retirer son nom. «Aujourd'hui, l'Italie a besoin d'unité», a-t-il déclaré, notamment en référence à l'épidémie de Covid-19, ajoutant : «Je continuerai à servir mon pays autrement.»

Berlusconi préfère que Draghi reste à la tête du gouvernement le temps des réformes

Silvio Berlusconi rend ainsi «un grand service à l'Italie et au centre-droit, qui auront désormais l'honneur et la responsabilité de faire avancer ses propositions sans veto de la gauche», a estimé le sénateur et ancien ministre de l'Intérieur Matteo Salvini.

Mario Draghi, à la tête d'un gouvernement d'union nationale et ancien chef de la Banque centrale européenne, est favori. Mais Silvio Berlusconi, dont le parti Forza Italia participe au gouvernement, préfère qu'il reste à son poste jusqu'aux élections de 2023. «Je juge nécessaire que le gouvernement Draghi termine son travail jusqu'à la fin de la législature», a-t-il ainsi déclaré dans le communiqué transmis par son porte-parole. Cela permettrait à Mario Draghi de mener à bien «l'indispensable processus de réforme concernant la fiscalité, la justice et la bureaucratie», promis en échange des milliards d'euros du plan de relance post-pandémie de l'Union européenne, a-t-il expliqué.

Un millier de sénateurs, députés et représentants régionaux commenceront à voter le 24 janvier pour désigner le nouveau président de la République italienne. Le rôle, essentiellement honorifique, permet pourtant d'exercer un pouvoir considérable en cas de crise politique, qu'il s'agisse de dissoudre le Parlement, de choisir le Premier ministre ou de refuser des mandats à des coalitions fragiles. Pour être élu, il faut deux tiers des voix aux trois premiers tours, puis la majorité absolue aux tours suivants. En raison des mesures de sécurité liées au Covid-19, chaque tour prendra une journée et, comme le veut la tradition, il n'y a théoriquement pas de candidats officiels.