Novak Djokovic s'éloigne un peu plus de l'Open d'Australie. Dans l'attente d'une décision de justice sur son cas, le numéro 1 mondial de tennis a en effet été renvoyé ce 15 janvier en rétention administrative dans un centre de Melbourne, deux jours avant le début du tournoi.
La veille, son visa avait été annulé pour la deuxième fois par le gouvernement australien, qui estime que le joueur non vacciné contre le Covid-19 constitue un danger pour l'ordre public. La présence en Australie de Djokovic «pourrait encourager le sentiment anti-vaccination» et «déclencher une recrudescence des troubles civils», a ainsi affirmé le ministre de l'Immigration Alex Hawke, dans un document présenté devant la justice.
Des audiences en référé sont prévues ce 15 janvier et le lendemain devant une Cour fédérale. Les autorités ont fait savoir que le tennisman ne serait pas expulsé d'Australie avant que les juges ne se soient prononcés. Le joueur n'est autorisé à quitter le centre de rétention que pour suivre en ligne les audiences judiciaires le concernant depuis les bureaux de ses avocats, et sous la surveillance d'agents de la police aux frontières.
C'est la deuxième fois que le gouvernement australien tente d'expulser Djokovic du pays. Le joueur avait été bloqué à son arrivée en Australie le 5 janvier et placé une première fois en rétention administrative. Il espérait bénéficier d'une exemption pour entrer dans le pays sans être vacciné, après avoir contracté le virus en décembre, mais les autorités n'ont pas accepté cette dérogation. Djokovic a admis avoir rempli incorrectement sa déclaration d’entrée en Australie, et n'avoir pas respecté les règles d'isolement après avoir été testé positif. Le champion a plaidé «l'erreur humaine».
Interdit d'entrée dans le pays pendant trois ans ?
Le gouvernement australien avait subi un revers le 10 janvier quand un juge avait bloqué l'expulsion de Djokovic, rétabli son visa et ordonné sa libération immédiate. Le Serbe avait alors pu reprendre son entraînement en vue de l’Open d’Australie, où il espère conquérir un dixième titre et un 21e Grand Chelem, ce qui serait un record. Finalement, le ministre de l'Immigration Alex Hawke, faisant usage de son pouvoir discrétionnaire en la matière, a annulé une nouvelle fois le visa de Djokovic «sur des bases sanitaires et d'ordre public», une mesure difficile à contester en justice.
Dans ses conclusions déposées ce 15 janvier devant la Cour, le ministre a soutenu que la présence de Djokovic dans le pays «est susceptible de représenter un risque sanitaire pour la communauté australienne», car elle encourage selon lui le sentiment anti-vaccination et pourrait dissuader les Australiens de se faire injecter leurs doses de rappel, alors que le variant Omicron continue à se répandre à grande vitesse. Tout en admettant que le risque pour que Djokovic contamine lui-même des Australiens est «négligeable», le ministre a estimé que son «mépris» passé des règles sanitaires contre le Covid-19 constitue un mauvais exemple, et donc un risque pour la santé publique. Le ministre «ne cite aucune preuve» à l'appui de ses arguments, ont rétorqué les avocats du joueur.
Le joueur de 34 ans est censé affronter au premier tour son compatriote Miomir Kecmanovic. L'annulation de son visa, si elle est confirmée par la justice, implique que Novak Djokovic sera interdit d'entrée dans le pays pendant trois ans, sauf circonstances exceptionnelles.