«La vengeance est définitive» : c'est le titre d'une courte vidéo, publiée le 12 janvier sur le site du dirigeant iranien Ali Khamenei, qui montre l'ancien président américain Donald Trump sur son terrain de golf à Mar-a-Lago (Floride), en compagnie de l'ex-secrétaire d'Etat Mike Pompeo. Ce dernier consulte son téléphone, sur lequel figure un message très clair : «L'assassin de Soleimani et celui qui a donné l'ordre en paieront le prix», les deux hommes étant ensuite pris pour cible par un opérateur agissant à distance.
Le clip de deux minutes a remporté un concours organisé en l'honneur du général iranien Qassem Soleimani, proche d'Ali Khamenei, assassiné en Irak par un drone sur ordre de Donald Trump le 3 janvier 2020. La mort du général a d'ailleurs été commémorée par des milliers de manifestants, à Bagdad et à Téhéran. Des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés à cette occasion dans la capitale iranienne, tandis que des médias israéliens étaient la cible de piratages.
Ce n'est pas la première fois qu'un contenu de ce type est publié : un compte Twitter lié à l'ayatollah Ali Khamenei avait déjà été suspendu, début 2021, après la publication de l'image de l'ombre d'un drone planant au-dessus de Donald Trump, toujours en train de jouer au golf. La nouvelle vidéo s'inscrit dans un contexte de tensions renouvelées entre les Etats-Unis et l'Iran : le 8 janvier, Téhéran a ajouté plus de cinquante citoyens américains à une liste de personnes accusées d'avoir participé, d'une manière ou d'une autre, à l'élimination du général Soleimani. Parmi ces noms se trouvent notamment le chef d'état-major américain Mark Milley, et l'ancienne représentante permanente des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley. «Si l'Iran venait à attaquer n'importe lequel de nos citoyens, dont l'une des 52 personnes nommées hier, il ferait face à de graves conséquences», avait déclaré en retour le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. «Les Etats-Unis d'Amérique protégeront et défendront leurs citoyens. Cela inclut ceux servant actuellement les Etats-Unis, et ceux ayant servi par le passé», avait-il précisé. Le 31 décembre, le ministère iranien des Affaires étrangères avait déclaré que l'administration Biden avait hérité de la responsabilité de «l'attaque terroriste qui a été orchestrée et menée de manière organisée» par l'administration Trump.