International

Sanctions américaines contre Poutine ? Une «limite» serait franchie, met en garde le Kremlin

Pendant que Moscou discute avec les Occidentaux de l'établissement de garanties de sécurité, des sénateurs démocrates américains appellent à sanctionner le président russe en cas d'agression contre l'Ukraine – un scénario maintes fois démenti.

Réagissant à la proposition de sénateurs démocrates américains de sanctionner le président russe Vladimir Poutine en cas d'agression contre l'Ukraine – une intention maintes fois démenties par Moscou – le Kremlin a mis en garde.

«Des sanctions contre un chef d'Etat, c'est une mesure qui franchirait une limite, ce serait équivalent à une rupture des relations», a ainsi commenté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'une conférence de presse ce 13 janvier.

Il a précisé que cette proposition ne facilitait pas «l'établissement d'une atmosphère constructive pour les pourparlers» entre la Russie d'une part, et les Etats-Unis et leurs alliés d'autre part. Depuis plusieurs jours, des négociations sont en cours au sujet de garanties de sécurité mutuelle proposées par Moscou, qui souhaite notamment l'arrêt de l'extension de l'OTAN et la limitation des déploiements militaires à ses frontières.

Selon une information relayée par le Washington Post ce 12 janvier, un groupe de sénateurs démocrates étasuniens a récemment proposé de durcir les sanctions économiques existant déjà contre la Russie si celle-ci venait à envahir l'Ukraine. Les sénateurs en question veulent, si ce scénario – brandi de façon récurrente par la presse occidentale depuis plusieurs années – venait à se réaliser, sanctionner plusieurs responsables russes, dont le chef de l'Etat en personne.

D'autres mesures sont également envisagées, notamment contre des entreprises russes.

Mauvais timing ?

A la tête de l'initiative, le président de la commission des affaires étrangères du Sénat américain Robert Menendez expliquait le sens de la démarche au Washington Post : «Poutine n'a pas besoin de faire s'écrouler l'économie entière [de la Russie] ni de sacrifier la vie de son propre peuple dans une tentative futile de réécrire la carte de l'Europe.» 

La proposition, qui doit faire l'objet d'un vote dans le courant de la semaine, tombe particulièrement mal. Les rencontres entre les diplomaties russe et occidentales se succèdent en effet depuis le 10 janvier, date à laquelle des pourparlers entre Moscou et Washington ont eu lieu à Genève. Lors de ces négociations qui ont duré plus de 7 heures, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a rappelé à son homologue Wendy Sherman que Moscou n'avait «aucune intention d'attaquer l'Ukraine».