Le Mali a annoncé le 10 janvier le rappel de ses ambassadeurs en Afrique de l'Ouest et la fermeture de ses frontières aériennes et terrestres avec ses voisins de la Cédéao en réaction à sa mise sous embargo par les dirigeants ouest-africains réunis le 9 janvier à Accra.
«Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes» affirme un communiqué lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, en uniforme, le colonel Abdoulaye Maïga. «Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extrarégionales aux desseins inavoués», a-t-il ajouté, sans les nommer.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont pris le 9 janvier une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l'encontre du Mali pour sanctionner les autorités maliennes qui souhaitent prolonger la période de transition qui s'achèverait avec l'organisation d'une présidentielle en 2026. Ces mesures sanctionnent notamment la promesse non tenue des colonels d'organiser le 27 février des élections présidentielle et législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays.
Les militaires affirment aujourd'hui ne pas être capable d'organiser ces élections comme prévu fin février, invoquant l'insécurité persistante dans le pays, en proie aux violences de toutes sortes : djihadistes, communautaires, de droit commun. Ils soulignent la nécessité de réformes préalables pour que les élections ne souffrent pas de contestations, à l'instar des précédentes.
La Cédéao, qui maintient les échanges commerciaux des produits de première nécessité, a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Les pays membres vont rappeler leurs ambassadeurs au Mali, théâtre de deux coups d'Etat militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire.
Ces sanctions prennent effet immédiatement, ont-ils précisé. Elles ne seront levées progressivement que lorsque les autorités maliennes présenteront un calendrier «acceptable», et que des progrès satisfaisants seront observés dans sa mise en œuvre.