Novak Djokovic, qui refuse de dévoiler son statut vaccinal, entretenait le mystère depuis plusieurs mois sur sa présence à l'Open d'Australie à partir du 17 janvier. Le N°1 mondial de tennis a finalement annoncé ce 4 janvier sur les réseaux qu'il partait pour l'Australie grâce à une «dérogation» qui lui permettra de jouer une compétition dont il est le tenant du titre.
«Je suis prêt à vivre et respirer le tennis au cours des semaines de compétition à venir. Merci à tous de votre soutien ! Idemooo [Alleeeez] 2022», a écrit le Serbe sur son profil Instagram pour accompagner une photo de lui à l'aéroport avec un sac de raquettes. «J'ai passé du très bon temps avec ceux que j'aime durant les vacances et aujourd'hui, je pars pour Down Under [l'Australie] grâce à une dérogation», souligne-t-il.
Je n'aimerais pas que quelqu'un m'oblige à me faire vacciner pour voyager
«Djokovic a demandé une dérogation médicale qui lui a été octroyée après un examen rigoureux [de sa demande] impliquant deux groupes différents et indépendants d'experts médicaux», a confirmé dans un communiqué la Fédération australienne de tennis, organisatrice de l'Open d'Australie.
Depuis des mois, «Nole» laissait planer le doute, en raison de l'obligation faite aux joueurs de se vacciner pour entrer en Australie, sur sa participation à la première levée du Grand Chelem 2022, où il visera un 21e titre majeur, un record, lui qui avait égalé Roger Federer et Rafael Nadal (20) en s'imposant à Wimbledon en 2021. Or l'Open d'Australie est son tournoi fétiche : c'est à Melbourne que le Serbe de 35 ans a remporté son premier titre du Grand Chelem (2008), et personne ne s'y est imposé autant que lui (neuf victoires).
Opposé à la vaccination obligatoire
«Je ne sais pas si je vais aller en Australie, je ne sais pas ce qui se passe. La situation actuellement n'est pas bonne», avait-il ainsi déclaré au quotidien serbe Blic en octobre 2021, refusant de dire s'il était vacciné ou non, au motif que «c'est une affaire privée».
Après de nouvelles déclarations évasives sur sa venue en Australie, son forfait sans justification pour l'ATP Cup, quelques jours avant ce tournoi par équipes organisé à Sydney du 1er au 9 janvier, avait renforcé le doute quant à sa participation à l'Open d'Australie. Le N°1 mondial s'était exprimé dès avril 2020 contre la vaccination obligatoire, alors envisagée pour permettre la reprise des tournois. «Personnellement, je ne suis pas pour les vaccins. Je n'aimerais pas que quelqu'un m'oblige à me faire vacciner pour voyager», avait-il alors affirmé lors d'une conversation avec des sportifs serbes sur sa page Facebook.
Le champion de tennis avait quelques semaines plus tard été critiqué pour avoir organisé début juin 2020 dans les Balkans l'Adria Tour, un tournoi caritatif itinérant, sans respecter les précautions sanitaires (stade comble sans port du masque, accolades entre joueurs et joueuses sur le court, dîners communs et sorties en boîte de nuit).
A l'issue du tournoi, Djokovic avait été testé positif au Covid-19, tout comme son compatriote Viktor Troicki, le Croate Borna Coric et le Bulgare Grigor Dimitrov. «Je suis profondément désolé que notre tournoi ait pu causer de tels dommages», s'était-il excusé à l'époque. «Nous avons eu tort, c'était trop tôt» pour organiser un tel tournoi, avait-il reconnu.