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La Chine réagit aux critiques de Washington sur Hong Kong en soulevant le cas de Julian Assange

Critiquée par Washington sur la fermeture d'un média à Hong Kong, la Chine a répondu en brandissant le cas de Julian Assange, poursuivi par les Etats-Unis pour avoir révélé des informations sur les guerres américaines en Irak et en Afghanistan.

La Chine a réagi aux critiques occidentales concernant la fermeture d'un média hong-kongais en soulevant le cas de Julian Assange, «emprisonné pour avoir révélé des informations véridiques» et qui risque «une peine de 175 ans s'il est extradé vers les Etats-Unis», a tweeté WikiLeaks le 30 décembre après que le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a égratigné Washington. 

«Assange a bien fait de révéler ce qui ne va pas !Où est le droit à la liberté d'expression aux Etats-Unis ?», avait questionné un peu plus tôt Lijian Zhao sur Twitter.

«L'administration Biden pourrait faire disparaître l'affaire Assange à tout moment en abandonnant les poursuites [à son encontre]», a encore tweeté WikiLeaks ce 31 décembre en partageant une nouvelle publication du porte-parole de la diplomatie chinoise. D'ici là, poursuit l'organisation fondée par le journaliste australien emprisonné, la «Chine a une réponse facile à toute critique de son bilan en matière de liberté de la presse : "Et Assange"»

En effet, la diplomatie chinoise avait à nouveau répondu aux critiques de Washington. «La liberté des médias n'est qu'un prétexte utilisé par les Etats-Unis pour déstabiliser Hong Kong. Si les Etats-Unis ont un "gouvernement confiant qui n'a pas peur de la vérité", pourquoi demander l'extradition d'Assange ?» demande-t-on à Pékin.

La Chine a dénoncé le 30 décembre des critiques «irresponsables» des pays occidentaux dont les Etats-Unis et la France, après la fermeture du média Stand News à Hong Kong dont sept employés ont été arrêtés Devant la presse, Lijian Zhao, a défendu cette fermeture, expliquant que «la liberté d'expression ne saurait servir d'abri à des activités criminelles». Il a rejeté les critiques étrangères en estimant qu'aucun pays «n'a le droit de s'ingérer dans les affaires de Hong Kong». «Certaines forces étrangères, sous couvert de défendre la liberté de la presse, se sont livrées à des propos irresponsables», a-t-il dénoncé. 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait condamné la veille la fermeture de Stand News. «En réduisant au silence des médias indépendants, la Chine et les autorités locales sapent la crédibilité et la viabilité de Hong Kong. Des autorités qui ont confiance en elles-mêmes et n'ont pas peur de la vérité accueillent favorablement la presse libre», a déclaré le responsable américain dans un communiqué ajoutant que «le journalisme n'est pas de la sédition». Sur Twitter, la compagne de Julian Assange a réagi à ce communiqué. «Pensez-vous que la Chine trouve cet argument convaincant étant donné que les Etats-Unis chargent Assange en vertu de la loi sur l'espionnage pour sa pratique du journalisme ?», a demandé Stella Moris. 

Julian Assange est poursuivi par les Etats-Unis pour avoir publié, à partir de 2010, des centaines de milliers documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, dont un certain nombre s'apparentent à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Il est détenu depuis deux ans et demi dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres où il attend son sort en luttant sur le terrain juridique contre la demande américaine d'extradition.