S'exprimant lors d'une réunion au ministère de la Défense à Moscou en présence de Vladimir Poutine ce 21 décembre, le ministre Sergueï Choïgou a dénoncé l'implication de sociétés militaires privées américaines en Ukraine, dans un contexte international particulièrement tendu. Il a notamment dénoncé leur implication dans la préparation de «provocations», notamment via l'utilisation d'un «produit chimique non identifié».
120 employés de sociétés militaires privées américaines déployés
Le ministre russe de la Défense a ainsi rapporté la présence «établie avec certitude» de 120 employés de sociétés militaires privées américaines dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, plus précisément dans les villages d'Avdeïevka et de Priazovskoïe. Dans cette zone, des groupes séparatistes refusant de reconnaître le pouvoir central de Kiev issu du coup d'Etat de 2014 sont en conflit avec les forces ukrainiennes. Les Etats-Unis et l'Ukraine accusent par ailleurs Moscou de soutenir les rebelles, ce qui a toujours été démenti par les autorités russes.
Selon Sergueï Choïgou, ces sociétés américaines «installent des postes de tir dans des immeubles d'habitation», ainsi que dans des infrastructures sociales, et «préparent les forces ukrainiennes à des opérations spéciales et les groupes armés radicaux à des actions de combat actives». Le ministre de la Défense a poursuivi : «Pour commettre des provocations, des réserves d'un composant chimique non identifié ont été livrées dans les villes d'Avdeïevka et de Krasny Liman.»
Signés respectivement en 2014 et 2015, les accords de Minsk et Minsk II prévoient un cessez-le-feu entre les séparatistes (dont les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk) et les forces ukrainiennes, mais les deux parties s'accusent mutuellement de ne pas les respecter. Kiev accuse par ailleurs la Russie de ne pas mettre en application ces accords, Moscou soulignant de son côté ne pas être partie prenante au conflit.
Le dossier ukrainien est par ailleurs revenu sur le devant de la scène diplomatique ces dernières semaines, les chancelleries occidentales (dont la France) prêtant à Moscou l'intention d'envahir le pays – une allégation récurrente malgré de multiples démentis.