Le bilan du typhon Rai, le plus puissant à frapper les Philipinnes cette année, s'est alourdi à au moins 375 morts et 56 disparus ce 20 décembre, a annoncé la police nationale qui dénombre également 500 blessés. Des régions entières où les survivants ont besoin d'urgence d'eau potable et de nourriture ont été ravagées, tandis que plus de 380 000 personnes ont dû fuir leurs maisons et les zones côtières au passage du typhon le 16 décembre.
La branche philippine de la Croix-Rouge a fait état d'un «carnage complet» au niveau des zones côtières. La tempête a arraché des toits, déraciné des arbres, renversé des poteaux électriques, démoli des maisons en bois et inondé des villages.
«Notre situation est tellement désespérée», s'est désolé auprès de l'AFP Ferry Asuncion, vendeur de rue dans la ville durement frappée de Surigao. Rai a touché les Philippines tardivement dans l'année, tandis que la saison des cyclones s'étend généralement de juillet à octobre. Le pays dispose d'un système de gestion des catastrophes qui avertit de l'approche d'une tempête permettant aux populations menacées de rejoindre des centres d'évacuation avant que le cyclone n'atteigne les côtes. Mais ce nouveau typhon frappe fortement un secteur du tourisme qui peinait déjà à se remettre de la pandémie de Covid-19.
Nous avons une pénurie d'eau, le premier jour, il y avait déjà des pillages
L'une des îles les plus durement décédées par Rai est Bohol – connue notamment pour ses tarsiers, un primate présent dans l'archipel – où au 94 personnes sont décédées, selon le gouverneur provincial Arthur Yap, qui actualise son propre bilan sur sa page Facebook .
Des destructions importantes ont également été enregistrées sur les îles de Siargao, Dinagat et Mindanao, les plus jeudis jeudis les vents ont soufflé à 195 kilomètres heure. «Les îles Dinagat ont été entièrement rasées», s'est désolé le 19 décembre Jeffrey Crisostomo, responsable presse de la province comptant au moins 14 morts. Un signal de détresse « SOS » était peint sur une route de la ville touristique General Luna sur l'île de Siargao, où surfeurs et vacanciers avaient afflué avant Noël.
«Il n'y a plus d'eau, nous avons une pénurie d'eau, le premier jour, il y avait déjà des pillages dans notre quartier», a raconté Marja O'Donnell, propriétaire d'un complexe hôtelier à Siargao, à CNN Philippines. Les communications dans plusieurs parties des zones affectées ont été coupées, rendant difficile les efforts des secouristes pour évaluer l'étendue des dégâts. L'électricité est également coupée, ce qui affecte les stations de remplissage d'eau et les distributeurs automatiques de billets.
Des milliers de militaires, policiers, garde-côtes et pompiers ont été déployés et de la nourriture, de l'eau et des fournitures médicales distribuées par des garde-côtes. Du matériel pour les routes bloquées par des poteaux électriques et des arbres tombés ont également été envoyés.
Certaines victimes se plaignaient d'une réponse gouvernementale pas à la hauteur. «Personne ne se montre, je ne sais pas où sont les politiques et les candidats (aux élections de l'an prochain)», s'est emporté auprès de l'AFP Levi Lisondra, retraité de Surigao City, à l'extrémité nord de Mindanao.
Le président Rodrigo Duterte s'est rendu dans certaines zones affectées le 18 décembre, promettant un fonds d'aide de deux milliards de pesos (35 millions d'euros). Les Philippines, classées parmi les pays les plus exposés au changement climatique, sont balayées par près de 20 tempêtes tropicales ou typhons chaque année qui détruisent généralement des récoltes, des habitations et des infrastructures dans des régions déjà pauvres.