Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a qualifié le 18 décembre de «basse politique» et d'«opportunisme» la décision des États-Unis de maintenir à l'étude la désignation de Cuba comme Etat soutenant le terrorisme. Lors de la présentation du rapport annuel sur le terrorisme, John Godfrey, coordinateur de la lutte contre le terrorisme au département d'Etat américain, a en effet expliqué que cette désignation restait «à l'étude».
«La politique politicienne bon marché et l'opportunisme dictent les positions de la politique étrangère américaine», a réagi Bruno Rodriguez sur Twitter. Le chef de la diplomatie cubaine a ajouté que les Etats-Unis n'étaient «pas en mesure de présenter des éléments crédibles pour justifier» cette décision.
Cette mesure est populaire parmi de nombreux exilés cubains en Floride, un état crucial pour la politique intérieure des Etats-Unis. Peu avant de quitter la présidence en janvier 2021, Donald Trump a remis Cuba sur cette liste noire, dont elle avait été retirée par le président Barack Obama en 2015 dans le cadre de sa politique de rapprochement avec La Havane.
Les Cubains avaient espéré que lorsque Joe Biden, ancien vice-président d'Obama, deviendrait président, il retirerait leur pays de la liste. Mais il a maintenu largement la politique du républicain Trump, qui avait appliqué 243 sanctions supplémentaires envers Cuba. Dans une lettre envoyée le 16 décembre au président américain, 114 législateurs démocrates lui ont demandé de retirer Cuba de la liste, affirmant que l'administration Trump n'avait fourni aucune nouvelle donnée pour justifier sa décision.