Selon les Services de sécurité russes (FSB) cités par Ria Novosti, un navire de la marine ukrainienne baptisé le Donbass s'est approché des eaux russes, au large de la Crimée, ce 9 décembre. De même source, ce bâtiment a quitté le port de Marioupol et se dirigeait vers le détroit de Kertch.
Moscou dénonce une «menace» pour la sécurité
Selon le communiqué, le Donbass a ignoré les appels des gardes-côtes russes à faire demi-tour, alors qu'il ne disposait pas d'autorisation pour passer ce détroit séparant la Mer noire de la Mer d'Azov.
«Ces actions constituent une menace pour la sécurité de la navigation», affirme le FSB, précisant que le navire a finalement obtempéré.
«Je crois que c’est évident, c’est encore une provocation. Pas simplement un cas à part, unique, individuel, mais il s’agit d’un ensemble d’actions provocatrices qui sont entreprises autour de nos frontières», a pour sa part déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, interrogée sur la chaîne Pervy Kanal.
L'Ukraine dénonce de «fausses déclarations»
Dans un communiqué publié sur Facebook, les Forces unies ukrainiennes ont dénoncé les «fausses déclarations du FSB», assurant que le navire avait manœuvré dans les eaux ukrainiennes sans se rendre dans les «zones sensibles» et qu'il rentrait ensuite à sa base.
La tension à son comble
L'incident survient alors que les tensions entre d'une part l'Ukraine et ses alliés occidentaux, dont les Etats-Unis, et d'autre part la Russie, sont vives. Le 9 décembre déjà, des avions militaires français et américains ont été escortés par des chasseurs russes Su-27 au-dessus de la Mer noire. Ce type d'incidents se sont multipliés ces derniers jours.
Le même jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rapporté s'être entretenu pendant plus d'une heure avec son homologue américain Joe Biden, notamment au sujet «des formats possibles pour résoudre le conflit dans le Donbass».
La crise diplomatique en cours a par ailleurs fait l'objet d'une discussion ces dernières heures entre le président américain et Vladimir Poutine, alors que Washington avait menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle menait une attaque contre l'Ukraine. Plus tôt le 9 décembre, le chef de l'état-major de l'armée russe avait dénoncé de son côté cette prétendue intention comme étant un «mensonge» et mis en garde contre toute «provocation» de l'Ukraine. Moscou dénonce par ailleurs régulièrement l'augmentation des activités de l'OTAN à ses frontières, et plaide pour bloquer l'extension de l'alliance militaire à l'Est.