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Des opposants aux restrictions sanitaires forcent les entrées de deux marchés de Noël au Luxembourg

Quelque 2 000 personnes ont participé à une manifestation dans la capitale du Grand-Duché contre l'extension du pass sanitaire aux entreprises. Les entrées de certains marchés de Noël ont été forcées, et le domicile du Premier ministre a été dégradé.

Plusieurs participants à une manifestation contre les mesures sanitaires au Luxembourg ont forcé le 4 décembre les entrées contrôlées de marchés de Noël dans la capitale du Grand-Duché, selon le quotidien luxembourgeois L'Essentiel.

La police a précisé qu'environ 2 000 personnes avaient pris part à cette manifestation, alors que le gouvernement luxembourgeois, face à une reprise de l'épidémie de Covid-19, a décidé de rendre le pass sanitaire (appelé CovidCheck) obligatoire en entreprise à compter du 15 janvier 2022.

En signe de protestation, les barrières installées à l'entrée de deux marchés de Noël – place de la Constitution et place d'Armes – pour permettre les contrôles de pass sanitaires ont été déplacées par des manifestants, et «utilisées comme projectiles» selon les forces de l'ordre citées par les médias locaux.

«Un barrage du marché de Noël a été forcé, et des patrouilles ont été appelées en renfort», a ajouté la police, évoquant «des émeutes mineures».

D'autres marchés de la ville avaient été fermés au public par précaution le temps de la manifestation, après décision de la bourgmestre de la ville de Luxembourg Lydie Polfer. Des manifestants ont également essayé de rentrer dans la Chambre des députés, obligeant la police à en bloquer l'accès. Le ministre de la Sécurité intérieure a de son côté «condamné fermement les destructions de biens et les tentatives d'intimidation» sans remettre en cause «le droit à la liberté d'expression».

Le domicile du Premier ministre visé par des jets d'œufs

«Ce qui s'est passé [le 4 décembre] à Luxembourg, je ne peux et je ne veux pas l'accepter. La liberté d'opinion ne signifie pas que l'on peut effrayer les familles avec de jeunes enfants en prenant d'assaut les marchés de Noël. La liberté d'opinion ne signifie pas qu'il faille s'en prendre à des personnes qui sont d'un autre avis. La liberté d'opinion ne signifie pas que l'on devrait être autorisé à minimiser l'Holocauste», s'est agacé le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel au lendemain des troubles dans la ville.

Le domicile du chef du gouvernement a par ailleurs été dégradé par certains manifestants le 4 décembre. Des œufs ont été lancés sur la façade de l'immeuble où il réside, et une voiture ne lui appartenant pas a été rayée devant son appartement. «Ce qu'il s'est passé aujourd'hui devant le domicile de Xavier Bettel et au marché de Noël est intolérable», a condamné dans la soirée le vice-Premier ministre François Bausch.

Au sujet des mesures sanitaires, Xavier Bettel a expliqué qu'il était de son devoir «de garantir le bien-être» du grand public. «En temps de pandémie, cela signifie que nous, en tant que gouvernement, devons également prendre des mesures que tout le monde n'aime pas», a-t-il ajouté le 5 décembre, assurant que les lois liées à la pandémie étaient prises «dans le respect» de la démocratie et de l'Etat de droit.