Vendredi 30 octobre
Sergueï Lavrov pour sa part a déclaré que la Russie conservait sa position sur le fait que «les actions militaires contre Daesh ne peuvent s’effectuer qu’à la demande des autorités locales ou sur décision de l’ONU». Cette déclaration intervient près d’une heure après que Barack Obama a annoncé que les Etats-Unis enverraient des conseillers militaires en Syrie pour soutenir les rebelles modérés.
Le ministre russe a encore indiqué que cette décision américaine n’influencerait pas l’approche adoptée par la Russie pour lutter contre le terrorisme. «Notre position n’a pas changé. Notre but est d’identifier un ennemi commun et de lutter contre lui», a-t-il martelé.
Le chef de la diplomatie russe a également indiqué que les parties avaient convenu d’établir un cessez-le feu en Syrie, tout en précisant que «le cessez-le feu ne fonctionnera pas à l’égard des organisations terroristes».
«Nous [Etats-Unis] renforçons notre campagne contre Daesh et nous accentuons nos efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit. C’est pourquoi le président Obama a annoncé aujourd’hui l’intensification de la lutte contre Daesh», a fait savoir le secrétaire d’Etat américain John Kerry à propos de la décision de Barack Obama d’envoyer des militaires en Syrie.
«Il n’y a pas eu de percée lors des négociations sur la Syrie», a martelé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steienmeier après la rencontre.
«Nous avons convenu de nous retrouver ici dans le même format d’ici deux semaines», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, au terme des négociations.
«La rencontre n’était pas facile, mais elle était historique», a déclaré Federica Mogherini au terme de la rencontre. C’est la première fois qu’un aussi grand nombre de pays participe à ces négociations, a-t-elle en outre reconnu.
Après plus de huit heures de négociations à Vienne, la rencontre des ministres des Affaires étrangères sur le règlement de la crise syrienne vient de se terminer.
«Les participants aux négociations à Vienne n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le rôle de Bachar el-Assad dans le règlement politique de la crise en Syrie», a déclaré le ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim al-Jaafari. Il a néanmoins confirmé la volonté d’organiser un nouveau round de négociations sur la Syrie la semaine prochaine.
Les négociateurs envisagent la possibilité de décréter un cessez-le-feu en Syrie pour une période de 4 à 6 mois, a fait savoir l’agence de presse ITAR TASS, en se basant sur ses propres sources.
Les représentants de Damas et de l’opposition syrienne pourront arriver à Vienne pour prendre part aux négociations les 3 et 4 novembre, a confié à l’agence de presse russe ITAR TASS une source diplomatique occidentale. «Un tel scénario est discuté. Nous nous sommes mis d’accord sur les termes de la prochaine rencontre à Vienne qui devrait avoir lieu les 3 et 4 novembre, si toutes les parties montrent leur bonne volonté», a déclaré la source.
Alors que les négociations entre les ministres des Affaires étrangères continuent, des manifestants hostiles à Bachar el-Assad et soutenant l’opposition démocratique se sont rassemblés devant l’hôtel Imperial à Vienne. «Nous sommes le peuple syrien qui cherche la liberté», scandent les manifestants.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est aussi entretenu avec son homologue égyptien Sameh Shoukry, en marge des négociations sur la crise syrienne qui se tiennent à Vienne.
Lors d’une interruption des pourparlers, Sergueï Lavrov s’est aussi entretenu en tête-à-tête avec le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, l’envoyé sur la Syrie du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, et le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni.
Les déclarations des participants aux négociations sur la Syrie à Vienne sont plutôt réservées. Interrogée sur les progrès des pourparlers, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s’est fendue d’un «sans commentaire», avant d’ajouter : «Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de progrès». Le ministre adjoint russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, a pour sa part déclaré : «Des progrès ? Il y en a, comme toujours». Quant au ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim al-Jaafari, il est resté plutôt vague : «Nous discutions de la nécessité d’entamer un règlement politique, il est nécessaire de le faire le plus vite possible».
Lors d’une pause, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a eu un bref entretien en aparté avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Alors que les ministres quittaient la salle de négociations, le chef de la diplomatie iranienne a arrêté Sergueï Lavrov pour l’entraîner en direction du bar, où les deux hommes ont échangé quelques mots que, malheureusement, les journalistes présents sur place, n’ont pas réussi à entendre.
Il sera difficile de faire des progrès dans ces négociations sur la Syrie, estime le secrétaire d’Etat américain John Kerry. «Je l’espère. Mais on ne peut pas appeler cela de l’optimisme», a-t-il déclaré à Vienne.
Le Qatar a exclu le déploiement de troupes terrestres en Syrie, a fait savoir le ministère qatari des Affaires étrangères. «Nous ne nous posons même pas la question, si nos soldats marchent sur le sol syrien. Ils [les Syriens] peuvent libérer leurs pays eux-mêmes. Ce dont ils ont besoin, c’est d’un soutien financier», a déclaré le chef de la diplomatie qatarie, Khaled Ben Mohamed Al-Atiya.
Moscou se prononce pour que les Kurdes soient impliqués dans les négociations. «Nous estimons que les représentants de différents partis et organisations kurdes doivent obligatoirement prendre part aux pourparlers sur la Syrie», a déclaré le ministre adjoint russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov. Il a en outre indiqué que cette question n’avait pas été abordée, le 29 octobre, lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays membres du quartette.
«Hier, lors de la rencontre du quartette, la Russie a donné sa liste avec les noms de presque tous les groupes de l’opposition, avec qui nous sommes en contact, qui pourraient être invités aux rencontres sur la Syrie. Les Saoudiens nous ont donné leur liste, les Américains promettent toujours», a déclaré le ministre adjoint russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov. Pour rappel, le quartet est composé de la Russie, des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite et de la Turquie.
Les délégations diplomatiques de la Russie, des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, de la Turquie, de l’Iran, de l’Arabie saoudite, du Qatar, de la Jordanie, de l’Allemagne, de la France, de l’Egypte, de l’Italie, de la Grande-Bretagne, de l’Irak et du Liban ont entamé leurs discussions dans la capitale autrichienne. L’envoyé spécial sur la Syrie du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, et la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, prennent également part à cette rencontre.
Le but de cette rencontre est de rédiger un plan qui mettra un terme à la guerre civile que connaît le pays depuis quatre ans, ouvrira la voie à un processus de transition politique tout en permettant d’unifier les efforts de toutes les parties intéressées pour lutter contre Daesh et les autres groupes terroristes qui sont actifs dans le pays.