Le géant pharmaceutique étasunien Pfizer a intenté le 23 novembre une action en justice contre l'une de ses employées qui aurait transféré vers ses appareils et ses comptes privés un grand nombre de documents, certains contenant des «secrets commerciaux et des informations confidentielles», dont éventuellement des informations concernant le vaccin de Pfizer contre le Covid-19 développé en coopération avec le laboratoire allemand BioNTech.
Des «milliers de documents potentiellement liés à de nombreux vaccins Pfizer»
Dans le document de la plainte déposée le 23 novembre, l'entreprise pharmaceutique expose la situation en ces termes : «Ce que Pfizer peut affirmer avec certitude, c'est que sa future ex-employée Chun Xiao Li [celle-ci a annoncé qu'elle quitterait ses fonctions le 24 novembre] a téléchargé plus de 12 000 fichiers − dont un grand nombre de documents confidentiels de Pfizer − de son ordinateur portable fourni par Pfizer vers un compte Google Drive personnel et vers d'autres appareils personnels».
Ayant terminé ses 15 ans de carrière chez Pfizer en tant que directrice associée des statistiques, Chun Xiao Li avait accès à un certain nombre d'informations sensibles. «En raison du nombre considérable de documents que Mme Li a détournés, Pfizer n'a pas encore pris toute la mesure de l'étendue des secrets commerciaux et des informations confidentielles en sa possession», a déclaré le groupe, ajoutant que Chun Xiao Li possédait désormais «des milliers de documents potentiellement liés à de nombreux vaccins Pfizer».
«Bien que Mme Li ait initialement donné l'impression de coopérer, il s'avère qu'elle a plutôt trompé Pfizer sur ce qu'elle a pris, comment elle l'a pris, quand et pourquoi elle l'a fait, et où ces fichiers (et peut-être d'autres) peuvent être trouvés aujourd'hui», précise la plainte.
L'employée aurait quitté Pfizer pour un laboratoire concurrent
Le document de 25 pages indique également que Chun Xiao Li «a décidé de quitter Pfizer pour un concurrent [que l'entreprise] pense être Xencor, Inc.»
«En quittant l'entreprise, [elle] a tenté de brouiller les pistes à plusieurs reprises. Elle est allée jusqu'à fournir à l'équipe de sécurité de Pfizer un ordinateur portable leurre, laissant croire à Pfizer que c'était celui qu'elle avait utilisé pour télécharger les 12 000 fichiers de son compte Google Drive», explique Pfizer.
L'entreprise a par conséquent fait valoir qu'il serait «injuste de permettre à Mme Li et à toute personne avec laquelle elle pourrait travailler de concert de tirer profit des succès et de l'expérience de Pfizer, que ce soit chez Xencor ou ailleurs, en exploitant les nombreux documents confidentiels de Pfizer qu'elle a pris sans permission et qu'elle refuse de rendre».
Comme l'indique Reuters, une ordonnance rendue le 23 novembre par la juge Cathy Ann Bencivengo a temporairement interdit à Chun Xiao Li d'utiliser les secrets commerciaux de Pfizer et a déclaré que les avocats de l'entreprise pouvaient examiner les comptes et les appareils où elle aurait pu les stocker.
Pour l'heure, Chun Xiao Li n'a pas pu être jointe par l'agence de presse. Xencor n'est pas un défendeur dans le procès et a refusé de faire des commentaires. Pfizer a quant à lui déclaré que ses concurrents avaient essayé de recruter ses employés «sans relâche, en particulier pendant l'année 2021».