De violents affrontements entre policiers et manifestants ont eu lieu le 24 novembre à Cadix, dans le sud de l'Espagne, au huitième jour d'une grève des ouvriers de la métallurgie, qui réclament des hausses de salaire face à la forte inflation qui secoue le pays.
Les incidents se sont produits à proximité du port de Cadix (Andalousie), à l'issue d'une manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers d'ouvriers, selon les syndicats, ainsi que des étudiants venus leur apporter leur soutien. Lors de ces affrontements, dont les images ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux, du mobilier urbain a été détruit et des bouteilles jetées sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.
«Nous ne sommes pas des délinquants, nous sommes des ouvriers», a dénoncé dans une vidéo mise en ligne sur Twitter la secrétaire générale du syndicat UGT en Andalousie, Carmen Castilla. «Nous n'allons pas partir tant que nous n'aurons pas un accord décent pour le secteur de la métallurgie à Cadix [...] Nous en avons marre de ne pas pouvoir boucler les fins de mois», a-t-elle lancé.
Le recours aux gaz lacrymogène et aux balles en caoutchouc a également été critiqué par le maire de Cadix, José María González, proche du parti de gauche radicale Podemos (partenaire du parti socialiste au sein de la coalition gouvernementale), qui a dénoncé «un acte de répression absolument disproportionné».
Les ouvriers de la métallurgie, nombreux dans le région de Cadix, ont engagé une grève illimitée le 16 novembre pour protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat. Ils réclament des augmentations de salaires afin que ceux-ci soient alignés sur la hausse des prix. Les négociations engagées avec le patronat n'ont jusqu'à présent pas abouti.
Selon l'Institut national de la statistique (INE), l'inflation a atteint 5,4% en octobre en Espagne, en raison notamment de la hausse des coûts de l'énergie. Il s'agit de son niveau le plus élevé depuis 29 ans.