Les Etats-Unis et la Chine ont échangé le 13 novembre de sévères mises en garde concernant Taïwan, avant un sommet virtuel prévu le 15 novembre entre les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping.
Dans un entretien avec son homologue chinois Wang Yi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a «exprimé sa préoccupation concernant la pression militaire, diplomatique et économique continue de la République populaire de Chine contre Taïwan», selon un communiqué du département d'Etat. Biden et Xi doivent s'entretenir pour la troisième fois le 15 novembre par visioconférence. La conversation entre leurs chefs de la diplomatie était destinée à préparer ce sommet.
Wang Yi a mis en garde les Etats-Unis contre toute action pouvant être interprétée comme un soutien à «l'indépendance de Taïwan», selon un résumé de l'échange publié par le gouvernement chinois. «Toute connivence ou soutien envers les forces pour "l'indépendance de Taïwan" nuit à la paix dans le détroit de Taïwan et ne peut que faire boomerang», a averti le ministre chinois des Affaires étrangères. Antony Blinken a pour sa part «exhorté Pékin à engager un dialogue significatif» pour résoudre ses différends avec Taipei «pacifiquement et de manière conforme aux souhaits et aux intérêts du peuple de Taïwan», selon le département d'Etat.
Gérer de façon responsable la compétition entre les Etats-Unis et la République populaire de Chine
Le sommet Biden-Xi a lieu alors que les contentieux s'accumulent entre Washington et Pékin, qui s'affichent chacun fermes sur leurs positions à propos des échanges commerciaux ou des droits humains. Les tensions sont montées d'un cran ces dernières semaines au sujet de Taïwan, que Pékin considère comme une province rebelle qui doit revenir dans son giron.
Pékin a intensifié ses activités militaires près de l'île, qu'il considère comme une de ses provinces. Début octobre, un nombre record d'avions chinois a pénétré dans la zone d'identification de la défense aérienne de l'île. En réaction, Antony Blinken avait déjà affirmé le 10 novembre que les Etats-Unis veilleraient à ce que Taïwan puisse se défendre afin d'éviter que quiconque «tente de perturber le statu quo par la force».
Le sommet du 15 novembre «constitue une opportunité pour les deux dirigeants de discuter de la manière de gérer de façon responsable la compétition entre les Etats-Unis et la République populaire de Chine, tout en travaillant ensemble dans les domaines où les intérêts s'alignent», a estimé le département d'Etat.