Des dizaines de milliers de manifestants brandissant des drapeaux polonais ont défilé le 11 novembre dans le centre de Varsovie dans le cadre de la marche annuelle célébrant le jour de l'Indépendance, organisée à l'appel de plusieurs mouvements nationalistes, avec le soutien du gouvernement polonais. La grande place centrale de la capitale, sur laquelle retentissaient des chants patriotiques grâce à une sonorisation puissante, s'est couverte de fumée rouge et blanche – les couleurs nationales – tandis qu'étaient lancés des pétards et autres engins fumigènes.
Le centre-ville a été investi par un imposant dispositif policier protégeant la marche, avec des véhicules blindés, des barrages et des agents armés. Plusieurs artères principales ont été fermées à la circulation.
Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, a une nouvelle fois tenté cette année de faire interdire ce rassemblement, mais le gouvernement polonais a décrété que ce défilé serait considéré comme une «manifestation d'Etat». Ce même gouvernement avait décidé de rendre hommage aux gardes frontières polonais qui sont actuellement mis à rude épreuve par la crise migratoire en cours à la frontière avec la Biélorussie, en les faisant défiler durant la manifestation.
Outre le traditionnel «Dieu, Honneur et Patrie», le mot d'ordre de la marche «l'indépendance n'est pas à vendre», au moment où la Pologne et l'Union européenne s'affrontent au sujet des réformes judiciaires controversées adoptées par le parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS), et où sont en jeu des dizaines de milliards d'euros prévus pour ce pays dans le cadre des fonds européens de relance. Bruxelles n'a toujours pas donné son feu vert à leur versement en raison de ce bras de fer.
La Pologne avait retrouvé son indépendance le 11 novembre 1918 après 123 ans de partage entre la Russie tsariste, la Prusse et l'Empire austro-hongrois.