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Abattage de 15 millions de visons au Danemark pour motif sanitaire : l'exécutif justifie sa décision

Le gouvernement danois a expliqué assumer sa décision ayant mené à un abattage de masse de visons. Au total, quelque 15 millions de bêtes d'élevage ont été tuées après des études alertant sur une possible mutation du Covid-19 via ces mammifères.

«C'est une décision que je maintiens et c'est une décision qui a été prise sur la base d'une évaluation très sérieuse des risques», a déclaré le 3 novembre Mette Frederiksen, Premier ministre du Danemark, au sujet du choix radical, pris en novembre 2020, d'abattre 15 millions de visons pour contrer une potentielle mutation du Covid-19.

Selon des études préliminaires, de telles mutations auraient en effet pu menacer l'efficacité du futur vaccin pour les humains. Toutefois, ainsi que le relève l'AFP, après l'abattage de masse des mammifères en question, le gouvernement a plus tard reconnu qu'il n'avait à l'époque pas de base légale pour mener une telle politique.

Une affaire de SMS évaporés qui passionne le Danemark

Sommée de s'expliquer sur des SMS supprimés au moment de la décision controversée d'abattre tous les visons, Mette Frederiksen a assuré collaborer avec la commission d'enquête sur cette affaire qui passionne le pays scandinave.

Cette commission lancée par le Parlement au printemps pour faire toute la lumière sur la décision d'abattage, qui a coûté son portefeuille au ministre de l'Agriculture, avait demandé l'accès aux SMS du téléphone portable de Mette Frederiksen et de ses proches conseillers. 

Mais le Premier ministre a déclaré qu'ils n'existaient plus, car les réglages de son téléphone les supprimaient automatiquement après 30 jours, pour des raisons de sécurité.

«Je ne peux pas dire quand la fonction [de suppression] a été activée mais au plus tard pendant l'été 2020 [...] ça s'est passé avant l'abattage des visons et avant le lancement de la commission», a affirmé le Premier ministre.

«Il y a eu un dialogue continu et étroit avec la commission, y compris au sujet des SMS supprimés», a abondé en ce sens le ministre de la Justice, Nick Haekkerup.

Le 2 novembre, le ministère de la justice a annoncé avoir demandé à la police de l'aider à «récupérer les messages SMS susceptibles d'intéresser la commission», selon un communiqué cité par l'AFP.

Mette Frederiksen doit témoigner le 9 décembre devant la commission d'enquête qui doit rendre ses conclusions en avril 2022.