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Covid-19 : les Marocains surpris par la mise en place soudaine d'un pass vaccinal

Le gouvernement marocain a instauré le 21 octobre un pass vaccinal obligatoire pour accéder aux espaces publics. Annoncé trois jours avant son entrée en vigueur, le pass ne prend pas en compte les tests négatifs et les certificats de rétablissement.

Le gouvernement marocain a pris la population de court en annonçant le 18 octobre la mise en place d'un pass vaccinal obligatoire pour accéder aux bâtiments publics, aux commerces, mais aussi aux hôtels-restaurants, salles de sport et hammams. Celui-ci est entré en vigueur trois petits jours plus tard, le 21 octobre, et conditionne également l'accès aux aéroports et la possibilité de se déplacer entre les préfectures et les provinces. Les salariés non-vaccinés des entreprises concernées ne peuvent par ailleurs plus travailler tant qu'ils n'ont pas reçu au moins une injection.

Le Maroc est le premier pays du Maghreb à adopter une telle mesure. Le caractère abrupt de cette mise en place a provoqué des afflux importants vers les centres de vaccination, ont rapporté Le Monde et l'AFP, dans un pays où 57% des plus de 12 ans sont entièrement vaccinés. Un collectif citoyen constitué de personnalités de tous bords (dont, dans l'opposition, les secrétaires généraux du Parti du progrès et du socialisme et du Parti socialiste unifié) a lancé une pétition en ligne pour dénoncer la mise en œuvre «arbitraire» de ce pass vaccinal. Environ 30 000 signatures ont été recueillies pour l'instant.

Le couvre-feu toujours en vigueur

«Il est anormal d'imposer ce pass vaccinal dans un délai de trois jours seulement», a expliqué à l'hebdomadaire marocain TelQuel Zakaria Garti, signataire de la pétition et cofondateur du mouvement politique Maan. Le journal évoque d'ailleurs un «pass de toutes les surenchères», qui «ne passe pas» auprès de la population, dans le cadre d'une «mesure qui, comme dans d'autres pays où elle a été mise en place, a fait grincer des dents dès son annonce, notamment pour l'immédiateté de son application».

Le Maroc, où la courbe des contaminations et des décès est en baisse, souhaite immuniser 80% de sa population, soit 30 millions de personnes. Plus de 21 millions de Marocains ont déjà reçu deux doses de vaccin. Le gouvernement a accéléré début octobre sa campagne de vaccination pour une troisième dose en vue de renforcer l'immunité collective face au risque «probable» d'une quatrième vague de contaminations au coronavirus. En outre, plusieurs mesures sanitaires sont toujours en vigueur dans le royaume : un couvre-feu, bien que repoussé à 23h, ainsi que des déplacements à l'intérieur du pays et à l'étranger soumis à conditions.