La police de Caroline du Sud a ouvert une enquête sur l'attaque d'un agent de l'école d'une étudiante noire. Cette enquête prend appui sur une vidéo troublante qui s'est propagée en ligne, prise par les camarades de la jeune lycéenne noire. L'enquête est motivée par cette vidéo montrant l'altercation et le comportement violent du policier.
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Dans la vidéo, on y voit le policier détaché auprès de l'école s'approcher de la jeune fille, laquelle est assise à son bureau. Sans lui donner le temps de répondre à toute requête, on le voit saisir l'adolescente par les bras, puis la tirer vers le haut. La jeune fille est alors plaquée au sol. Le policier la traîne alors hors de la classe et sort du champ de la caméra.
Le policier en question est un «school ressource officer», c'est à dire un agent de police dont la fonction est d’assurer la sécurité dans ce lycée. C'est une pratique de plus en plus répandue aux Etats-Unis où il n'est pas rare de voir des policiers détachés au sein des établissements scolaires.
Dans une autre vidéo, le policier ordonne à la jeune fille de mettre ses mains derrière son dos.
Un incident, deux versions
Les responsables du lycée Spring Valley High School ont confirmé que la confrontation entre leurs étudiants et l'agent de police a bien eu lieu, mais ils ont refusé de fournir des détails spécifiques. Selon le bureau de la police du comté, l'officier avait répondu à une demande concernant une élève qui refusait de quitter la salle de classe. La lycéenne aurait bel et bien été avertie qu'elle était en état d'arrestation mais a refusé d'obtempérer. La vidéo montrerait donc bien que la jeune fille avait résisté quand l'officier de police a tenté de l'arrêter.
La jeune fille a été accusée d'avoir perturbé la classe et a été libéré et remise à la garde de ses parents. Le policier a été affecté à des tâches administratives en attendant une enquête. Il ne travaillera plus dans des établissements scolaires.
L'illustration du «school to prison pipeline»
Cependant, les parents d'élèves du lycée, qui ont eu accès à la vidéo, ont qualifié celle-ci d' «inacceptable». Selon eux, cette vidéo est l'illustration de la détérioration dans les relations entre les représentants de l'ordre et les élèves issus des minorités ethniques.
Au-delà, les militants des droits civiques voient dans cet incident l'illustration d'une criminalisation des élèves noirs dès l'école: les élèves noirs sont ainsi dès l'école arrêtés pour des infractions non violentes. Ce schéma social, baptisé «school to prison pipeline» est régulièrement dénoncé.