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Le fonds russe d’investissement direct dénonce une intox du Sun sur l'origine du vaccin Spoutnik V

Plusieurs médias britanniques, dont The Sun, ont porté des accusations selon lesquelles le vaccin russe Spoutnik V s’appuierait frauduleusement sur des recherches menées par l’Université d’Oxford et la société AstraZeneca.

Dans un communiqué publié le 11 octobre, le fonds russe d’investissement direct (RDIF) a réagi aux affirmations du tabloïd britannique The Sun selon lesquelles la technologie de production du vaccin Spoutnik V aurait été «volée». Pour le RDIF, l'article du Sun est «un autre exemple de fausses informations».

Dans un article publié le 10 octobre, le tabloïd britannique The Sun affirme en effet que les services de renseignement britanniques ont acquis la preuve que des espions russes auraient dérobé la formule du vaccin contre le Covid-19 développée par la firme AstraZeneca.

Toujours selon le journal britannique, le vaccin russe Spoutnik V s’appuierait sur des recherches menées par l’Université d’Oxford et la société AstraZeneca pour développer leur propre vaccin contre le Covid-19. L'information a d'ailleurs été reprise le 11 octobre par un autre journal britannique, Express, avant que celui-ci ne rétropédale, le 12 octobre, en publiant notamment dans son article le communiqué du RDIF réfutant les accusions portées par The Sun.

Dans son communiqué le RDIF poursuit en estimant que l'article publié par The Sun vise «à détruire la réputation du vaccin russe comme étant l’un des médicaments les plus efficaces et sûrs contre le Covid-19».«Nous considérons que ces attaques sont immorales, car elles entravent la campagne de vaccination au niveau mondial. Elles n’ont par ailleurs aucune base scientifique puisque Spoutnik V et AstraZeneca utilisent des plateformes différentes.» renchérit-il. Comme le rappelle le RFID, le vaccin Spoutnik V est fondé sur une plateforme de vecteurs à base d’adénovirus humains déjà bien étudiés et dont l’efficacité et la sûreté ont été prouvés durant plusieurs décennies de recherche. Cette base a déjà été utilisée pour développer d’autres médicaments pionniers, tels que le vaccin contre Ebola en 2017 et le vaccin contre le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) en 2019.

Il est également à noter que le RDIF et AstraZeneca continuent de mener des essais cliniques conjoints sur l’utilisation combinée des deux vaccins et ont déjà publié des données préliminaires concernant leur efficacité et leur sûreté. Dans son communiqué, le RDIF précise ainsi qu'en novembre 2020, AstraZeneca a été invité à participer à des essais dans le but d'«améliorer l’efficacité de son vaccin, marquant le début de la première étude de partage de vaccins contre le coronavirus au monde».