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Italie : nouvelles manifestations contre le green pass après les violences du 9 octobre (VIDEOS)

De nouvelles manifestations, pacifiques cette fois, ont eu lieu le 11 octobre contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire. Deux jours plus tôt, Rome avait été le théâtre de violents affrontements en marge d'une autre manifestation.

Le 11 octobre, de nouvelles manifestations contre le green pass (pass sanitaire) et l'obligation vaccinale se sont tenues en Italie. A Rome, des centaines de grévistes ont défilé à l'appel des syndicats contre l'extension de cette mesure à tous les lieux de travail, prévue le 15 octobre. Les manifestants redoutent en effet que cette politique se traduise par de nombreuses suspensions de postes.

C'est plus généralement la gestion de la crise sanitaire par les autorités qui était pointée du doigt par les manifestants. «Ils n'ont pas ouvert une seule unité de soins intensifs, ils n'ont pas ouvert un seul hôpital et en ont fermé des centaines ces dernières années», a ainsi déploré l'un d'entre eux, interrogé par Ruptly.

Dans la ville de Trieste également, des manifestants se sont rassemblés, assimilant le «green pass» à une forme de «discrimination».

Des étudiants de Padoue et de Venise ont également battu le pavé pour protester contre l'obligation du pass sanitaire pour accéder aux universités.

La classe politique condamne les violences de la précédente manifestation

Ces nouveaux rassemblements se sont déroulés pacifiquement, quelques jours après les scènes de chaos observées lors des protestations du 9 octobre à Rome, à propos desquelles la classe politique italienne a exprimé sa désapprobation. De nombreux responsables politiques ont également condamné le mouvement Forza Nuova qualifié de «néofasciste» après le saccage par certains de ses militants du siège de la CGIL (Confédération générale italienne du travail), principale confédération syndicale du pays située à gauche.

Matteo Renzi, ancien président du Conseil italien (centre-gauche) a fustigé «une agression contre le pays» et la Constitution après ces violences. 

Même son de cloche au centre-droit de l'échiquier politique. Silvio Berlusconi a exprimé sa solidarité avec le syndicat : «J'ai téléphoné au secrétaire général de la CGIL, Maurizio Landini, pour lui faire part, ainsi qu'à tout le syndicat, de ma sympathie et ma solidarité pour les violences inacceptables qui n'ont rien à voir avec la politique et la démocratie.»

Matteo Salvini, le leader de la Ligue, a également fait part de son soutien : «Solidarité avec la CGIL pour l'attaque subie, je suis proche des travailleurs qui défendent, pacifiquement, leurs droits et libertés.»

Le député et économiste Claudio Borghi, figure de proue de la Ligue contre le pass sanitaire, a également lancé un avertissement aux manifestants au sujet de Forza Nuova : «Chères familles qui manifestez légitimement contre le green pass ; la prochaine fois que vous voyez quelqu'un de Forza Nuova s'agréger à vous, chassez-le, par tous les moyens. Ils ne sont pas avec vous, ils sont là pour anéantir la légitimité de toute protestation.»

Le président du Conseil Mario Draghi s'est, quant à lui, rendu au siège de la CGIL, sous les applaudissements. Il a promis que le gouvernement allait se pencher sur la question «de la dissolution des forces néofascistes». «Les syndicats pour protéger la démocratie et les droits des travailleurs ; aucune tolérance contre l'intimidation et la violence», a tweeté le compte officiel du Palais Chigi, siège de la présidence du Conseil italien. Un communiqué a par ailleurs été publié sur le site de cette dernière, promouvant l'action du gouvernement en matière de vaccination contre le Covid-19. A ce titre, Mario Draghi n'avait pas fait mystère de sa volonté de la rendre obligatoire dès que possible.