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«Terroriste» : la Serbie condamne le port d'une veste de l'UCK par un footballeur de l'équipe Suisse

La fédération de football de Serbie est furieuse. Elle s'offusque de la promotion lors de matchs de football d'une organisation paramilitaire kosovare UCK qui prône l'indépendance du Kosovo et d'une banderole soutenant «la Grande Albanie».

Le 10 octobre, la Fédération de football serbe (FFS) a annoncé envoyer une lettre à la Fifa pour s'offusquer de messages politiques, en marge des matchs de football comptant pour les qualifications à la Coupe du monde au Qatar en 2022. Dans deux rencontres du 9 octobre, le Kosovo était au cœur des revendications. Ce territoire qui a déclaré unilatéralement son indépendance en 2008, est reconnu par les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux, mais pas par la Serbie, la Russie, la Chine, l’Inde ou encore l’Espagne.

Or, lors du match entre la Suisse et l'Irlande du Nord, un homme s'est infiltré sur la pelouse en fin de match et a adressé une veste à la vedette suisse d'origine kosovare Xherdan Shaqiri, alors en pleine interview. Visiblement surpris, celui-ci l'a rapidement enlevée après avoir vu les effigies de l'habit, tout en souriant de manière gênée. Cette veste arborait en effet le logo de l'«UCK», une organisation paramilitaire qui revendique l'indépendance du Kosovo et promeut le nationalisme albanais. Elle est considérée comme terroriste par la Serbie.

Dans un communiqué, la FFS exige ainsi de la Fifa une «réaction urgente et les sanctions les plus strictes contre [Xherdan] Shaqiri pour avoir promu l'organisation terroriste criminelle "UCK" [...] mais aussi contre le soi-disant Association de football du Kosovo en raison de l'affichage du slogan "Le Kosovo, c'est l'Albanie" lors du match Suède [face à la] soi-disant représentation du Kosovo et la propagande de la "Grande Albanie"».

En effet, lors du match Suède-Kosovo, le même soir, des supporters kosovars ont agité une banderole : «Le Kosovo c'est l'Albanie.»

L'Association suisse de football (ASF) a pour sa part répondu sur le cas de son meneur de jeu : «Il est inacceptable que des personnes veuillent utiliser des stades de football, et dans ce cas l'interview d'un joueur après un match, à des fins de propagande politique. Xherdan Shaqiri a réagi de manière exemplaire, est resté calme et n'a pas réagi. L'homme a été interrogé par la police et une interdiction de stade lui a immédiatement été imposée.»