La plateforme Facebook a supprimé «injustement» des publications pro-palestiniennes lors des violences de mai en Israël et dans les Territoires palestiniens, a dénoncé ce 8 octobre l'organisation Human Rights Watch (ONG), appelant à une enquête indépendante sur ce sujet.
D'après l'organisation de défense des droits humains, de nombreuses publications mises en ligne par des Palestiniens ou leurs soutiens et considérées comme diffusant un «discours ou des symboles de haine» ont été supprimées d'Instagram, réseau social appartenant à Facebook.
Dans certains cas, même lorsque des internautes ont partagé des contenus de médias, leurs publications ont été retirées. «Facebook a injustement retiré ou supprimé des contenus [...] dont certains à propos d'abus des droits humains perpétrés en Israël et en Palestine lors des hostilités de mai», a affirmé l'organisation dans un communiqué.
«Ces retraits suggèrent qu'Instagram restreint la liberté d'expression sur des sujets d'intérêt public», a critiqué HRW, dénonçant une «censure» de la part du géant américain des réseaux sociaux.
11 jours de guerre début mai entre le Hamas et Israël
«Le fait que l'entreprise reconnaisse des erreurs, et tente d'en corriger certaines est insuffisant, et ne répond pas à l'ampleur des restrictions de contenus qui ont été signalées et n'explique pas suffisamment pourquoi ces restrictions ont été mises en place initialement», a poursuivi l'organisation, affirmant que «l'étendue et le volume des restrictions signalées justifient une enquête indépendante». Des violences ont éclaté début mai à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël depuis 1967, sur fond de tensions causées par des menaces d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.
Dans la foulée, le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a lancé des salves de roquettes vers Israël qui a répliqué, donnant ainsi lieu à 11 jours de guerre entre les deux camps. Des affrontements ont aussi eu lieu en Cisjordanie occupée et dans des villes «mixtes» d'Israël où vivent Juifs et Arabes. Les affrontements entre Israël et des groupes armés à Gaza ont fait 260 morts côté palestinien, parmi lesquels de nombreux enfants, et 13 morts en Israël, incluant un soldat, d'après les autorités locales.
Les comptes WhatsApp, messagerie cryptée dont Facebook est propriétaire, de nombreux journalistes palestiniens avaient été bloqués lors de cette guerre-éclair, incluant ceux de reporters de l'AFP dans la bande de Gaza.