Deux études publiées le 6 octobre confirment que la protection immunitaire due à un schéma vaccinal complet avec le vaccin anti-Covid-19 de Pfizer/BioNTech diminue au bout de deux mois environ. La protection contre une forme de maladie grave, l'hospitalisation et le décès reste toutefois importante.
Comme l'indique CNN, ces études ont été menées en Israël et au Qatar et publiées dans le New England Journal of Medicine. L'étude israélienne porte sur 4 800 travailleurs de la santé et a montré que les niveaux d'anticorps diminuent rapidement après deux doses de vaccin, «en particulier chez les hommes, les personnes âgées de 65 ans ou plus et les personnes immunodéprimées». Le Docteur Gili Regev-Yochay et ses collègues du Sheba medical center ont commenté leurs recherches en ces termes : «Les travaux publiés sur de nombreux vaccins – comme ceux contre la rougeole, les oreillons et la rubéole – ont montré une légère diminution de 5 à 10% des niveaux d'anticorps neutralisants chaque année [...] Nous avons constaté qu'une diminution significative et rapide de l'immunité humorale due au vaccin [de Pfizer] BNT162b2 était observée dans les mois suivant la vaccination.»
L'étude indique également que l'immunité est particulièrement forte chez les personnes qui se sont remises d'une infection au Covid-19 puis se sont fait vacciner. «Dans l'ensemble, les preuves accumulées dans notre étude et dans d'autres montrent que l'immunité humorale à long terme et l'efficacité du vaccin chez les personnes précédemment infectées étaient supérieures à celles des personnes ayant reçu deux doses de vaccin», précisent les scientifiques.
Une baisse de l'immunité qui pourrait augmenter l'apparition de nouvelles vagues épidémiques
La deuxième étude, réalisée au Qatar, s'est quant à elle penchée sur les infections au Covid-19 ayant eu lieu dans ce petit pays de 2,8 millions d'habitants où plus de 75% de la population est vaccinée – principalement avec le vaccin de Pfizer/BioNTech, comme le rappelle également CNN. «La protection contre l'infection induite par le BNT162b2 se développe rapidement après la première dose, atteint un pic au cours du premier mois suivant la deuxième dose, puis s'estompe progressivement au cours des mois suivants», ont écrit Laith Abu-Raddad et ses collègues. «Cette diminution semble s'accélérer après le quatrième mois, pour atteindre un niveau bas d'environ 20% au cours des mois suivants», ont-ils précisé, en indiquant cependant que la protection contre l'hospitalisation et le décès reste supérieure à 90%.
Une grande partie de la population vaccinée pourrait perdre sa protection contre l'infection dans les mois à venir, augmentant peut-être le potentiel de nouvelles vagues épidémique
Nantis de ces informations, les scientifiques à l'origine de l'étude mettent donc en garde contre une possible reprise épidémique : «Ces résultats suggèrent qu'une grande partie de la population vaccinée pourrait perdre sa protection contre l'infection dans les mois à venir, augmentant peut-être le potentiel de nouvelles vagues épidémiques.»
Pfizer avait déjà reconnu que l'immunité conférée par les deux premières doses de son vaccin commençait à s'estomper au bout de quelques mois, comme le rappelle le média américain. Le 17 septembre dernier, un comité consultatif de la Food and Drug Administration (FDA) – l'agence du médicament des Etats-Unis – s'est prononcé contre l'injection d'une troisième dose de rappel du vaccin anti-Covid de Pfizer/BioNTech à l'ensemble de la population américaine. Il s'est en revanche montré favorable à cette injection pour tous les Américains de plus de 65 ans ou à risque, dont les soignants. Il s'agit d'un revers pour le président Joe Biden, celui-ci ayant souhaité une campagne de rappel pour l'ensemble des personnes vaccinées contre le coronavirus.
Si l'idée de l'utilité d'une troisième dose est toujours débattue en France, le responsable de la lutte contre le coronavirus en Israël a quant à lui appelé le 4 septembre ses concitoyens à se préparer à une quatrième injection de vaccin.