Le parti au pouvoir Russie unie est arrivé en tête des élections législatives russes avec 49,63% des voix, selon des résultats annoncés par la Commission électorale centrale et portant sur 95% des bulletins. Les communistes du KPRF arrivent en seconde position avec 19,20% des voix suivi du Parti libéral-démocrate de Russie qui récolte 7,48%. Le parti Russie Juste obtient 7,43% et celui des «Nouvelles personnes» 5,40%.
Si le scrutin s'est généralement déroulé dans de bonnes conditions, quelques irrégularités ont été notées par les autorités dans certains bureaux de vote. A la mi-journée, la présidente de la Commission électorale centrale, Ella Pamfilova, faisait état de cas «d'invalidation de bulletins dans un certain nombre de bureaux de vote». Elle a en outre fait savoir que l'instance recommandait aux commissions de reconnaître «comme nuls», les bulletins qui feraient l'objet du «moindre doute». A 17h30, heure de Moscou, 8 539 bulletins de vote ont été invalidés dans 54 circonscriptions.
Ella Pamfilova s'est félicitée de la transparence de l'élection et a fait état de «graves attaques» qu'elle a qualifiées de «sans précédent», contre les infrastructures électorales. Elle s'est félicitée que ces «ingérences» aient été inefficaces et a souligné que le système électoral avait été rendu «invulnérable face aux cyberguerres [et] aux cyberattaques».
L'ONG Golos, qui bénéficie de financements en provenance de Washington, a pour sa part dénoncé une baisse du «niveau de transparence» du scrutin. Cette organisation est financée, entre autres, par la National Endowment for Democracy (NED), une ONG américaine créée sous le gouvernement de Ronald Reagan et qui est régulièrement accusée par ses détracteurs de s'aligner sur les objectifs de la politique étrangère étasunienne.
Sans surprise, l'entourage de l'opposant Alexeï Navalny (actuellement en prison à la suite de multiples violations de son contrôle judiciaire dans le cadre d'une condamnation pour détournements de fonds) a de son côté lancé des accusations de «fraude» à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Les personnes impliquées dans des organisations reconnues par la justice comme «extrémistes» ou «terroristes» n'ont pu se présenter à ce scrutin, ce qui est le cas d'Alexeï Navalny et de ses partisans. De son côté, le bureau du procureur de Moscou avait justifié en avril la loi dont découle cette interdiction : «Sous couvert de slogans libéraux, ces organisations s'emploient à créer un environnement qui déstabilise la situation sociale et sociopolitique. Les objectifs réels de leur activité consistent à créer les conditions pour changer les fondements de l'ordre constitutionnel, y compris via l'utilisation d'un scénario de révolution de couleur.»
Le scrutin législatif russe a débuté le 17 septembre et s’est étalé sur trois jours afin de limiter les risques épidémiques liés au Covid-19. Ces élections interviennent un peu plus d'un an après l'adoption en 2020 par voie de référendum d'amendements constitutionnels qui ont, entre autres, considérablement élargi le pouvoir des législateurs russes. Comme pour la consultation populaire de 2020, l'élection des 450 députés de Douma s'est déroulée dans certaines régions via le vote en ligne, mis en place dans le cadre de la pandémie.