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Des étudiantes pro-Taliban manifestent à Kaboul pour demander l'application stricte de la charia

Des dizaines de femmes qui arboraient des niqabs noirs sont descendues dans les rues de Kaboul, le 11 septembre. Elles entendaient exprimer leur soutien aux Talibans et leur désir d'une interprétation stricte de la charia.

Plusieurs dizaines de femmes, prétendument étudiantes de l'université d'éducation Shaheed Rabbani à Kaboul, ont défilé le 11 septembre dans les rues de la ville en scandant «Allahu Akbar» («Dieu est le plus grand»), en soutien aux Taliban tout en réclamant une interprétation stricte de la charia. Le rassemblement faisait suite à une vague de protestations houleuses pour les droits des femmes en Afghanistan.

La majorité des manifestantes était vêtue de niqabs noirs et portait des pancartes indiquant : «Nous ne voulons pas de la mixité», «Nos droits sont en sécurité dans l'Islam» ou encore «Les femmes qui ont quitté l'Afghanistan ne peuvent pas nous représenter»,  en référence à celles qui ont fui l'Afghanistan via une évacuation chaotique menée par les Etats-Unis après la chute de Kaboul à la mi-août. 

Une poignée d'entre elles avaient revêtu la burqa, un voile intégral doté d'une grille au niveau des yeux dont le port était obligatoire lorsque les Taliban étaient au pouvoir de 1996 à 2001. De nombreuses femmes portaient des gants noirs, ont également constaté des journalistes de l'AFP.

Une réunion à l'université qui a rassemblé environ 300 femmes a ponctué la journée, a rapporté l'AFP. Certaines d'entre elles ont alors pris la parole pour dénoncer les manifestants des droits des femmes. Elles ont aussi fait valoir que le gouvernement sortant, soutenu par les Etats-Unis, «abusait des femmes» et «recrutait des femmes simplement par leur beauté». 

Pour une autre oratrice, Somaiya, les choses ont changé, en bien, depuis le retour des Taliban. «Nous ne verrons plus de "bihijabi" [personnes ne portant pas de foulard]», a-t-elle déclaré. «Les femmes seront en sécurité. Nous soutenons de toutes nos forces notre gouvernement», a également rapporté l'AFP.

Réagissant aux photos de l'événement, certains experts en ligne ont exprimé leur incrédulité que les femmes puissent être satisfaites de la vie sous les Taliban.

Haroun Rahimi, professeur de droit à l'Université américaine d'Afghanistan, a cependant répliqué sur Twitter, arguant que «tout est question de choix. Le choix des femmes. Ces femmes ont choisi ce hijab. Nous devons honorer et respecter leur choix».

Le nouveau pouvoir a indiqué que les femmes seraient autorisées à travailler «conformément aux principes de l'islam», sans donner plus de précisions. Le gouvernement formé par les Taliban a en revanche proscrit la pratique du sport aux femmes.