Il y a 20 ans, les Etats-Unis étaient frappés par les attentats les plus meurtriers de leur histoire – 2 977 personnes morts, dont 2 753 à New York – menés par le groupe terroriste djihadiste Al-Qaïda. Un drame qui a conduit, notamment, aux interventions de Washington et de certains de ses alliés en Afghanistan (2001) et en Irak (2003), au nom de la guerre contre le terrorisme mais aussi de la défense des valeurs démocratiques.
De force libératrice, assez rapidement en Irak et en Afghanistan, l'Amérique est devenue une force d'occupation
Invité sur le plateau de RT France à s'exprimer sur les conséquences sur le long terme du 11 Septembre, Régis Le Sommier souligne, entre autres, l'échec des prétentions occidentales à changer des régimes par la force. «Il y avait l'idée que la démocratie pouvait, à condition de faire tomber les régimes dictatoriaux ou le régime taliban par exemple, [...] naturellement se répandre dans ces pays», note le grand reporter à RT France. La déconvenue a été grande : «De force libératrice, assez rapidement en Irak et en Afghanistan, l'Amérique est devenue une force d'occupation, elle a subi le même sort finalement que l'URSS 20 ans avant» en Afghanistan, explique Régis Le Sommier.
Non seulement les interventions de ce type ne sont pas parvenues à leurs fins, mais certaines ont généré de véritables catastrophes, relève le grand reporter, qui prend pour exemple la chute de Mouammar Kadhafi en Libye due à l'intervention de l'OTAN en 2011, qui a provoqué l'instabilité au Sahel.
«Ne pas répéter les erreurs de l'Histoire, c'est [...] d'abord essayer d'apprendre des guerres précédentes», juge Régis Le Sommier, ajoutant : «Je crois que l'Amérique a compris que ces guerres du droit d'ingérence, ces guerres du messianisme démocratique ne pouvaient plus avoir lieu.»