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Afghanistan : doit-on s’attendre à un afflux massif de migrants vers l’Europe ?

Face à la crainte d’un afflux de réfugiés afghans, l'UE veut éviter une nouvelle crise migratoire comparable à celle de 2015. L'avocate en droit des étrangers Hanane Hmad et le président de France fraternité Pierre Henry en ont débattu sur RT France.

La prise de contrôle de l'Afghanistan par les Taliban ravive les questions autour d'un éventuel afflux migratoire venu du pays d'Asie centrale, comparable à la crise des migrants syriens en 2015.

Au cours d'un débat sur RT France le 5 septembre, le président de l'association France fraternité Pierre Henry a tout d'abord relativisé le risque d'une arrivée massive de migrants fuyant l'Afghanistan vers l'Union européenne : «Comme toujours dans tous les conflits ou les catastrophes naturelles, les gens migrent d'abord vers les pays limitrophes. C'est d'abord en Turquie, en Iran, au Pakistan que les migrants et réfugiés afghans se trouvent. Il n'y aucune autre raison pour qu'il en soit autrement maintenant. En 2017, 2018, 2019, le nombre d'Afghans qui ont déposé une demande d'asile dans l'Union européenne ne dépassait pas les 60 000. Il est donc prématuré de parler de crise migratoire.»

Chaque pays doit trouver une solution

Egalement invitée sur RT France, l'avocate spécialiste en droit des étrangers Hanane Hmad a confirmé qu'il «n'y a pas encore de flux migratoire important d'Afghanistan vers l'Europe». Mais selon elle, la question va finir par se poser. Or tous les migrants afghans n'ont pas forcément droit à l'asile, «puisque l'on étudie au cas par cas», a-t-elle expliqué. «L'Ofpra étudie les demandes d'asile selon les situations des personnes. Les Afghans sont actuellement les premiers demandeurs d'asile en France et 90% de ces demandes aboutissent», a développé Hanane Hmad.

Pour ceux qui sont déboutés et se retrouvent en situation irrégulière, «c'est là que chaque pays doit trouver une solution» qui fonctionne de manière commune à l'échelle de l'UE, estime l'avocate. Il s'agit d'éviter un effet «shopping», c'est-à-dire le phénomène qui pousse des immigrés à demander l'asile dans «un pays qui va être plus favorable» et se retrouvera à devoir gérer un afflux plus importants que ses voisins.

Pierre Henry rappelle par ailleurs que la Turquie, qui construit en ce moment un mur à sa frontière avec l'Iran, a été lors de la crise migratoire de 2015 l'un des principaux pays d'accueil «avec 4 millions de réfugiés syriens».