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Des préadolescents britanniques pourront choisir de se faire vacciner sans l'accord de leurs parents

Même si les parents s'y opposent, les préadolescents (12-15 ans) pourront se faire vacciner s'ils sont «jugés capables de prendre une décision compétente», a fait savoir le 5 septembre le responsable gouvernemental du programme de vaccination.

Le Royaume-Uni a annoncé ce 5 septembre une décision qui risque de crisper encore un peu plus le débat concernant la controversée vaccination contre le Covid-19 des 12-15 ans. Interrogé par Times Radio, le sous-secrétaire d'Etat britannique pour le déploiement du vaccin, Nadhim Zahawi, a ainsi fait savoir qu'un adolescent favorable à la vaccination pourrait recevoir le sérum, et ce même si ses parents s'y opposent.

Affirmant que l'Agence de santé britannique (NHS) avait «une très bonne expérience en la matière», puisqu'elle mettait en œuvre des programmes de vaccination dans les écoles depuis très longtemps, Nadhim Zahawi a déclaré que les médecins discuteraient de la question avec les parents ainsi que les adolescents, et que si ceux-ci sont «jugés capables de prendre une décision compétente», alors le dernier mot leur reviendra. «Donc pour être clair, l'adolescent peut passer outre l'absence de consentement parental ?», insiste alors le journaliste, ce à quoi Nadhim Zahawi répond de nouveau par l'affirmative.

Une prise de position aussi radicale que surprenante, d'autant que ce même 5 septembre, Nadhim Zahawi, interrogé par Sky News, n'avait pas tenu le même discours. A la question du journaliste qui lui demandait s'il pouvait «assurer aux parents que s'il y avait une décision de vacciner les enfants de 12 à 15 ans, le consentement parental serait nécessaire», Nadhim Zahawi s'était montré catégorique : «Je peux donner cette assurance, absolument.»

Débat au Royaume-Uni sur l'opportunité de vacciner les 12-15 ans

Bien que le Comité conjoint sur la vaccination et l'immunisation du Royaume-Uni (JCVI) ait refusé le 3 septembre de recommander la vaccination aux enfants de 12 à 15 ans en bonne santé – soulignant que le Covid-19 ne présentait pour eux qu'un risque extrêmement faible –, le gouvernement continue de son côté de pousser à la vaccination.

Le 4 septembre, le vice-président du JCVI, le professeur Anthony Harnden, a de nouveau insisté sur le fait que «les avantages pour la santé de la vaccination des jeunes bien portants de 12 à 15 ans» n'étaient que «marginalement supérieurs aux risques», précisant que toute décision devrait en fin de compte nécessiter «le consentement des parents». «Tant les adolescents que les parents doivent être impliqués dans ce choix», avait-il fait valoir. 

Au Royaume-Uni, l'âge légal du consentement est habituellement de 16 ans, et la décision concernant les traitements médicaux revient en général aux parents. Pourtant, il existe déjà des exceptions. «Les enfants de moins de 16 ans peuvent consentir à leur propre traitement si l'on estime qu'ils ont suffisamment d'intelligence, de compétence et de compréhension pour apprécier pleinement ce qu'implique leur traitement. C'est ce qu'on appelle la capacité Gillick», précise ainsi la NHS sur son site internet.