C'est par la positive que Mario Draghi, le chef du gouvernement italien, a répondu lors d'une conférence de presse le 2 septembre à un journaliste qui lui demandait s'il serait favorable à la vaccination obligatoire et à l'injection d'une troisième dose.
«Une fois que l’Agence européenne du médicament aura définitivement validé les vaccins, pensez-vous qu’une obligation vaccinale pourra être introduite ? Je voulais aussi vous demander si nous allons nous diriger vers une troisième dose», a demandé un journaliste à Mario Draghi, qui a répondu sans détour : «Oui aux deux questions», comme l'a rapporté le Courrier International, le 3 septembre.
Le journal Il Fatto Quotidiano a quant à lui souligné les risques politiques d'une telle décision. Le gouvernement d'union nationale pourrait en effet voir sa majorité encore plus divisée qu'elle ne l'est actuellement. Car la déclaration de Mario Draghi est intervenue à peine 24 heures après que la Ligue s'est réunie en commission pour convenir d'une abrogation du pass sanitaire et ce, sans compromis avec le gouvernement.La Repubblica a justement rapporté la position de Matteo Salvini qui a rappelé être «contre toute forme d'obligation» et souhaiterait plutôt que l'Etat italien assure la gratuité des tests Covid-19.
Le partis de centre gauche comme le Parti démocrate (PD) ou Italia Viva – fondé par l'ancien Président du Conseil italien Matteo Renzi – mais aussi Forza Italia (centre droit) ont accueilli favorablement les propos de Mario Draghi. Enrico Letta, secrétaire du PD, a ainsi déclaré sur Twitter : «Le PD est favorable à l'obligation vaccinale et à l'extension du green pass [l'appellation italienne du pass sanitaire Ndlr.]. Je suis tout à fait d'accord avec la ligne que poursuit Mario Draghi : la sécurité est la condition de la liberté. Dans la majorité gouvernementale [celui ou celle] qui est contre le green pass est contre la liberté et la sécurité.»
Le Mouvement 5 Etoiles s'est en revanche montré fermement opposé à la vaccination obligatoire. Giuseppe Conte, président du mouvement, a en effet affirmé qu'une telle mesure ne devrait être utilisée qu'en «dernier recours». S'exprimant lors de la fête du journalIl Fatto Quotidiano le 5 septembre, il a par ailleurs affirmé son plein soutien au green pass.
Pour rappel, aucun pays européen en dehors de la Cité du Vatican n'a instauré la vaccination obligatoire. L'Italie serait ainsi la première puissance européenne a y recourir. La déclaration de Mario Draghi constitue en outre un camouflet supplémentaire pour Matteo Salvini, dont le parti occupe certains portefeuilles ministériels du gouvernement d'union nationale.