Ancien membre de l'unité Seal Team Six qui a mené l'opération ayant abouti à la mort d'Oussama Ben Laden en 2011, l'ex-militaire américain Robert O'Neill a déclaré le 29 août sur BFMTV, à propos du retrait américain d'Afghanistan, que le président Joe Biden avait «du sang sur les mains».
Se disant «profondément choqué» par la gestion du départ des troupes américaines, l'ancien soldat, qui a affirmé en 2014 au Washington Post être celui qui a abattu Oussama Ben Laden, est notamment revenu sur l'attentat de Kaboul du 26 août, qui a tué 85 personnes dont 13 militaires américains, déclarant : «Ça m'a brisé le cœur car ça n'aurait pas dû se passer comme ça. C'est ce qui arrive quand on laisse des politiques prendre les décisions. Les avocats et politiques ne doivent pas faire la guerre, ce sont les soldats qui font la guerre.»
Il y aura des attentats aux Etats-Unis et en Europe à cause des politiques
Pour l'ex-tireur d'élite, le retrait des troupes américaines de la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul, est «la plus grande erreur dans l'histoire moderne du combat». Si, selon lui, quitter l'Afghanistan «n'était pas une mauvaise décision», celui qui est désormais consultant spécialisé sur les questions militaires estime que cette décision aurait dû être prise dès 2005 et qu'«il aurait fallu laisser une présence là-bas» en «négoci[ant] avec les Taliban». «Je suis choqué que personne n'ait démissionné ou se soit fait virer, c'est une insulte à tous les soldats qui y ont combattu et à la coalition. Toutes les forces sur place devraient se sentir insultées», a-t-il poursuivi.
Robert O'Neill estime que ce retrait en catastrophe est dû aux «promesses de campagne de Joe Biden qui n'a jamais pris de bonnes décisions en matière de politique étrangère et qui est mal conseillé». «Il a du sang sur les mains [...] Il espère que tout le monde oubliera. Les 13 familles n'oublieront pas», a-t-il lancé.
En outre, la déroute américaine aura des conséquences au-delà de l'Afghanistan à travers les flux migratoires, a poursuivi l'ancien soldat : «Il y aura des camps [...] Et avec les flux de réfugiés, sur 100 bonnes personnes, il y a un risque qu'un terroriste rentre. Il y aura des attentats aux Etats-Unis et en Europe à cause des politiques.»