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Afghanistan : Macron annonce des discussions avec les Taliban sur la poursuite des évacuations

Emmanuel Macron a déclaré que des discussions «fragiles et provisoires» étaient en cours avec les Taliban en Afghanistan, avec l'aide du Qatar, sur d'éventuelles opérations d'évacuation d'Afghans au-delà de la date butoir du 31 août.

En déplacement en Irak pour une conférence régionale, Emmanuel Macron a déclaré le 28 août que des discussions «fragiles et provisoires» avaient été engagées avec les Taliban en Afghanistan sur la possibilité d'opérations d'évacuation au-delà du 31 août pour les Afghans souhaitant quitter leur pays.

Le Qatar aide à mener ces pourparlers, dont la réussite est l'une des conditions à la poursuite de discussions politiques avec les nouveaux détenteurs du pouvoir dans le pays, a souligné le président français. Les Taliban avaient précédemment averti que toutes les forces étrangères devaient avoir quitté l'Afghanistan le 31 août, date butoir pour ces évacuations, malgré un nombre important de candidats au départ.

La France, qui a officiellement mis fin à ses évacuations de civils dans la nuit du 27 au 28 août, a évacué 2 834 personnes, dont 142 Français, 17 Européens et près de 2 700 Afghans via une quinzaine de vols depuis le 17 août, a précisé Emmanuel Macron depuis Bagdad. «Nous sommes en train de mener des discussions. Elles demeurent extrêmement fragiles et provisoires. Mais oui il y a des discussions qui se sont entamées avec les Taliban sur le sujet des opérations humanitaires et de la capacité à protéger les rapatriés, les Afghanes et les Afghans qui sont en risque», a déclaré le président français devant les journalistes. 

Un cadre forcément et systématiquement négocié avec les Taliban

Le Qatar participe aux négociations, qui incluent la possibilité de «rouvrir des ponts aériens» avec l'Afghanistan, alors que le pays du Golfe accueille déjà depuis plusieurs années des représentants des Taliban dans le cadre de pourparlers avec l'ancien pouvoir afghan et les Etats-Unis.

Ces ponts aériens «permettraient des opérations d'évacuation dans un cadre forcément différent [de celui en vigueur jusqu'au 31 août] mais dans un cadre forcément et systématiquement négocié avec les Taliban», a expliqué Emmanuel Macron. «Ceci très clairement est une condition pour nous de toute forme d'engagement politique» à l'égard du nouveau pouvoir afghan, a précisé le président français.

Discuter avec les Taliban n'implique pas une reconnaissance ultérieure de leur gouvernement, prévient Macron 

Dans un interview accordée à TF1 le soir du 29 août, le président français a néanmoins averti que l'ouverture «des discussions avec les Taliban n'impliqu[ait] pas une reconnaissance ultérieure de leur gouvernement». 

«Nous avons des opérations à conduire, qui sont des évacuations [et] ceux qui ont le contrôle de Kaboul et du territoire [afghan] sont les Taliban, donc de manière opérationnelle, [...] nous devons avoir ces discussions», a-t-il affirmé depuis Erbil. 

Dans le JDD ce 29 août, Emmanuel Macron a aussi annoncé que la France et le Royaume-Uni comptaient soumettre le 30 août au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution portant sur la création à Kaboul d'une zone protégée pour les Afghans désireux de quitter leur pays après le 31 août. «Notre projet de résolution vise à définir, sous contrôle onusien, une safe zone à Kaboul qui permette de continuer les opérations humanitaires [...] Cela donnerait un cadre des Nations unies pour agir dans l'urgence, et cela permettra surtout de mettre chacun devant ses responsabilités et à la communauté internationale de maintenir une pression sur les Taliban», a ajouté le président français, cité par l'hebdomadaire.