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«Etre emprisonné, mort ou victorieux» : le président brésilien Bolsonaro s'exprime sur son avenir

Lors d'une rencontre avec des évangéliques, le chef d'Etat brésilien a présenté les possibilités auxquelles il pense être exposé dans un avenir proche : «Etre emprisonné, mort ou victorieux.»

«J'ai trois alternatives pour mon avenir : être emprisonné, être mort ou victorieux. Vous pouvez être sûr que la première alternative n'existe pas. Je fais ce qu'il faut et je ne dois rien à personne», a déclaré le président brésilien Jair Bolsonaro le 28 août, lors d'une rencontre avec des évangéliques au cours d'une visite à Goiania, dans le centre du pays.

Le chef d'Etat de droite cherche à être réélu en 2022, selon des déclarations reproduites par la presse locale. Dans un contexte de tensions avec le pouvoir judiciaire, le président s'en est pris une nouvelle fois au Tribunal suprême fédéral (STF) et au Tribunal supérieur électoral (TSE), et a prévenu : «Aucun homme ici sur terre ne va m'intimider.»

Jair Bolsonaro a subi un revers le 25 août, lorsque le président du Sénat brésilien, Rodrigo Pacheco, a rejeté sa demande d'engager une procédure de destitution contre Alexandre de Moraes, l'un des 11 juges du STF, également membre du TSE. Le différend a débuté il y a plusieurs mois, notamment en raison de la remise en cause par Bolsonaro de la légitimité du système de vote électronique brésilien, en place depuis 1996.

Acheter un fusil

La Cour suprême a ouvert plusieurs enquêtes contre le dirigeant brésilien. Au début du mois, le juge Alexandre de Moraes a ordonné que le président fasse l'objet d'une enquête pour «diffamation» et «incitation au crime». Le TSE a par ailleurs inclus le président dans une enquête ouverte en 2019 par le STF sur des infractions et des menaces à l'encontre de plusieurs de ses juges.

Le 27 août, avant de se rendre à Goiania, Jair Bolsonaro avait encouragé la population à s'armer : «Tout le monde doit acheter un fusil. Un peuple armé ne sera jamais asservi», avait-il déclaré. Et alors que l'inflation suscite de plus en plus d'inquiétudes dans le pays, il avait ajouté : «Je sais que c'est cher. Un idiot pourrait dire : "Il faut acheter des haricots." Mon gars, si tu ne veux pas acheter un fusil, ne dérange pas ceux qui veulent en acheter un.»

Le 28 août au matin, dans la capitale de l'Etat de Goias, le président s'est promené sans masque parmi une foule de partisans devant le temple, selon des images diffusées sur ses réseaux sociaux. Il a ensuite appelé depuis la scène les évangéliques – qui ont largement contribué à son élection – à participer aux manifestations de soutien prévues le 7 septembre, date de la commémoration du jour de l'indépendance.