D’après des législateurs à Berlin, ce serait la solution proposée par la chancelière afin de pouvoir contrôler le nombre de migrants arrivant en Europe et leur éviter un voyage tumultueux. Selon la position allemande, il s’agirait pour l’Union européenne (UE) de conclure des accords avec des pays tiers (comme la Turquie qui accueille actuellement 2 millions de Syriens) permettant d’aller chercher directement les migrants chez ceux-ci.
En échange de la prise en charge, par l’Europe, du transport des réfugiés sur son propre territoire, un plafond du nombre de migrants à destination de l’UE devrait alors être défini avec le pays tiers, qui devrait de son côté prendre les mesures nécessaires pour le faire respecter.
La mesure prônée par Merkel équivaudrait donc à une européanisation de la gestion des frontières, qui serait transférée des gouvernements nationaux à des agences de surveillance européennes, comme par exemple Frontex. Cette proposition ne concerne toutefois pas la Grande-Bretagne, non-membre de l’espace Schengen.
Ce projet de gestion de la crise migratoire soutenu par l’Allemagne, qui attend près d’un million de demandeurs d’asile cette année, ne fait pas l’unanimité. Récemment, la Hongrie a fermé sa frontière afin de stopper l’afflux de réfugiés en provenance de Turquie ou de Grèce, qui transitaient par les Balkans. Le premier ministre Viktor Orban avait d’ailleurs qualifié «d’impérialisme moral» la décision de l’UE de redistribuer 160 000 demandeurs d’asile déjà présents sur le territoire européen.