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Israël dénonce une loi «antisémite» en Pologne et rappelle son chargé d'affaires

Le ministre israélien des Affaires étrangères a dénoncé le 14 août une loi polonaise qui limite les restitutions de biens confisqués après la Seconde Guerre mondiale. L'Etat hébreu a rappelé dans la foulée son chargé d'affaires.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a annoncé le 14 août avoir rappelé le chargé d'affaires de l'ambassade d'Israël à Varsovie, dénonçant comme «antisémite» une nouvelle loi limitant les possibilités de demandes de restitution de biens confisqués après la Seconde Guerre mondiale en Pologne.

«La Pologne a approuvé aujourd'hui, et ce n'est pas la première fois, une loi immorale et antisémite», a affirmé Yaïr Lapid dans un communiqué. «Ce soir, j'ai demandé au chargé d'affaires de notre ambassade à Varsovie de revenir immédiatement en Israël pour des consultations, pour une période indéterminée», a-t-il ajouté avant de préciser que «le nouvel ambassadeur d'Israël en Pologne, qui devait partir pour Varsovie, restera[it] en Israël pour le moment».

La nouvelle législation, approuvée le 14 août par le président polonais Andrzej Duda, impose un délai de prescription de 30 ans pour réclamer des biens spoliés, généralement confisqués par le régime communiste après la guerre. Or, la plupart d'entre eux concernent la communauté juive polonaise ou ses descendants.

«Il s'agit d'une mesure grave à laquelle Israël ne peut pas rester indifférent», a réagi le Premier ministre israélien Naftali Bennett, qualifiant la loi de «honteuse», preuve d'un «mépris scandaleux de la mémoire de l'Holocauste».

L'ambassadeur d'Israël en Pologne va prolonger ses vacances estivales

Yaïr Lapid a également fait savoir que son ministère conseillait à l'ambassadeur de Pologne en Israël, actuellement en vacances, «de rester en vacances dans son pays».

«Il devrait user du temps qu'il a pour expliquer aux Polonais la signification de l'Holocauste pour les Israéliens», a dit le ministre, précisant qu'Israël était en discussion avec les Etats-Unis, également opposés à la loi polonaise, sur la marche à suivre.

«La Pologne est devenue ce soir un pays antidémocratique et antilibéral qui ne respecte pas la plus grande tragédie de l'histoire humaine», a asséné Yaïr Lapid.

Même si la nouvelle législation concerne aussi bien les demandes de restitution de juifs et de non juifs, les opposants à cette loi estiment qu'elle va affecter de façon disproportionnée les juifs car ils avaient souvent tardé à faire valoir leurs droits après la guerre.