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La maire de Boston compare le passeport vaccinal au contrôle des papiers à l'époque de l'esclavage

En réaction à une question sur le pass sanitaire, la maire démocrate afro-américaine de Boston, a estimé que les Etats-Unis ont une «longue histoire» de gens «ayant besoin de montrer leurs papiers», en faisant référence à l'esclavage.

Interrogée à la suite de l'annonce faite le 3 août par le maire de New York indiquant que seules les personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin pourraient accéder aux restaurants, aux salles de spectacle ou encore aux salles de sports de la ville, la maire de Boston Kim Janey a signifié son opposition au passeport vaccinal conditionnant l'accès à certains lieux publics.

La maire afro-américaine de cette ville de 670 000 habitants s'est exprimée en ces termes, rapportés par le site d'information politique The Hill : «Il y a une longue histoire dans ce pays de gens ayant besoin de montrer leurs papiers [...] Pendant l'esclavage, après l'esclavage, [et] récemment [avec] ce que la population immigrée doit traverser ici. Nous avons entendu Trump avec l'absurdité du certificat de naissance».

«Ici, nous voulons nous assurer que nous ne faisons rien qui puisse créer une barrière supplémentaire pour les résidents de Boston ou avoir un impact disproportionné sur les communautés [noires, indigènes ou de couleur]», a tenu à préciser la femme de 56 ans, devenue maire par intérim de Boston après que son prédécesseur Marty Walsh a été nommé secrétaire au Travail de l'administration Biden. 

Une référence aux freedom papers et au certificat de naissance de Barack Obama

Comme l'indique le site Boston.com, la maire démocrate a probablement fait référence aux freedom papers, les «papiers de liberté» que les Afro-Américains libres devaient pouvoir présenter dans de nombreux endroits des Etats-Unis à l'époque de l'esclavage. Kim Janey a ensuite évoqué la polémique entourant le certificat de naissance de Barack Obama, que Donald Trump a longtemps demandé à son prédécesseur à la Maison Blanche de produire afin de prouver qu'il était né sur le sol des Etats-Unis, une condition indispensable à l'accession à la présidence du pays. 

Peu de temps après, la maire de Boston a précisé ses propos sur Twitter : «Plus tôt dans la journée, j'ai souligné plusieurs obstacles auxquels se heurtent les communautés de couleur dont les taux de vaccination sont plus faibles». «Ces obstacles ne doivent pas être des excuses mais nous devons tenir compte de notre histoire commune dans nos efforts pour assurer une santé publique et une reprise économique équitables», a déclaré celle qui est la première femme et la première personne noire à être devenue maire de Boston.