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Face au variant Delta, Wuhan lance un dépistage sur habitants pour la première fois depuis mai 2020

Dans la ville chinoise de Wuhan, où le Covid-19 avait fait son apparition fin 2019, les autorités locales ont annoncé le lancement de tests de dépistage ce 3 août auprès de la population, après la découverte de trois cas du variant Delta.

Cela faisait plus d'un an que le Covid-19 avait disparu des rues de Wuhan. Les 12 millions d'habitants de la ville chinoise où l'épidémie a fait son apparition fin 2019 ont commencé à faire l'objet d'une campagne de dépistage du coronavirus, a annoncé ce 3 août un responsable de la municipalité, après la découverte de trois cas locaux d'infection par le variant Delta. Les précédentes contaminations enregistrées dans la ville remontaient à mai 2020.

Ce regain épidémique est un coup dur pour Wuhan, la première agglomération du monde à avoir été placée en quarantaine dès le 23 janvier 2020, pour 76 jours. Elle est aussi de très loin la plus touchée par le coronavirus, qui y a fait 3 869 morts sur les 4 636 que compte la Chine selon le bilan officiel.

Je ne m'attends pas du tout à ce que la ville soit remise en quarantaine

Alors que la vie y était petit à petit revenue à la normale, ses habitants se flattaient de vivre désormais dans «la ville la plus sûre du monde», par comparaison avec les effets de la pandémie qui a tué plus de 4 millions de personnes à la surface du globe. Mais désormais, la cité bordant le fleuve Yangtsé «est en train de lancer rapidement un dépistage PCR généralisé de tous ses habitants», a annoncé Li Tao, un responsable municipal, lors d'une conférence de presse.

Au total, sept travailleurs originaires d'autres provinces ont été testés positifs, ont annoncé le 2 août les autorités. Quatre d'entre eux ne montrent toutefois pas de symptômes de la maladie. Pris de panique à l'idée de revivre le confinement de l'an passé, des habitants se sont rués vers les supermarchés, à en croire des photos d'étagères vides prises sur place. Les magasins ont promis d'assurer l'approvisionnement et de ne pas augmenter leurs prix, ont affirmé les autorités locales sur les réseaux sociaux dans l'espoir de calmer les esprits.

Interrogé par l'AFP, un habitant du nom de Mao s'est dit confiant face au retour de l'épidémie, estimant que la ville avait accumulé «une grande expérience» en la matière. «Je ne m'attends pas du tout à ce que la ville soit remise en quarantaine», a déclaré cet homme de 27 ans.

Confinement, limitation des déplacements, dépistage généralisé

La Chine, qui a pratiquement éradiqué l'épidémie dès le printemps 2020, est confrontée depuis quelques semaines à la résurgence la plus étendue du virus depuis l'an dernier. Les autorités estiment que ces contaminations dans le Jiangsu ont commencé dans la capitale provinciale, Nanjing, et que l'hypothèse la plus probable est que le variant Delta du coronavirus y a été introduit via les passagers d'un vol en provenance de Russie.

Avec 414 nouvelles infections depuis le 20 juillet, ce regain de contaminations reste toutefois très limité par rapport aux chiffres enregistrés dans d'autres pays. Mais ce foyer est important en termes d'étendue géographique : plus d'une douzaine de provinces sont désormais touchées ainsi que Pékin, la capitale, qui a appelé le 1er août ses habitants à ne pas quitter la ville sauf raison impérieuse. Face au risque de résurgence épidémique, les autorités communistes ont de nouveau sorti un arsenal de mesures radicales similaires à celles du début 2020 : confinement, limitation des déplacements, dépistage généralisé. 

La Chine a distribué plus de 1,65 milliard de doses de vaccin depuis l'an dernier.