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Face à la flambée des contaminations, l'Algérie annonce le durcissement des mesures anti-Covid

Alger va renforcer dès le 26 juillet des restrictions pour lutter contre la reprise de l'épidémie de Covid-19, comme l'extension du couvre-feu ou des limitations de circulation. Le gouvernement souhaite aussi intensifier la campagne de vaccination.

Lors du conseil des ministres tenu le 25 juillet, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a préconisé plusieurs restrictions pour lutter contre la reprise de l’épidémie de Covid-19, en particulier du variant Delta. Ces mesures entreront en vigueur dès le lendemain.

Entre autres restrictions, l’extension du couvre-feu de 20h à 6h pour une durée de 10 jours dans 35 des 58 wilayas (préfectures) du pays va être mise en œuvre. Comme le rapporte l’APS (Algérie presse service), il est laissé aux walis (préfets), après l’accord des autorités compétentes, de prendre toutes mesures jugées utiles comme la modification ou la modulation des horaires de couvre-feu. Des mesures de confinement à domicile peuvent également être prises, de façon partielle ou totale selon la gravité des foyers de contamination.

Les activités économiques ne sont pas épargnées : certains lieux devront fermer (marchés de ventes des véhicules d’occasion, des salles omnisports ou encore les salles de sport) tandis que d'autres devront se cantonner à la vente à emporter (cafés, restaurants ou fast-food).

Les rassemblements publics comme les mariages seront également concernés par ces mesures tout comme les espaces récréatifs de loisirs et de détente, des lieux de plaisance et les plages au niveau des wilayas concernées par la mesure de confinement partiel à domicile. Des dispositifs de contrôle stricts seront par ailleurs mis en place, comme l’indique l’agence APS.

7,7 millions de doses de vaccin reçues en attendant la production de Spoutnik V et de Sinovac

Le communiqué du conseil des ministres s’est aussi donné l’ambition d’augmenter le «taux de vaccination dans les wilayas à forte densité démographique», soit «la vaccination de 2,5 millions de personnes à Alger et 50% des populations des wilayas d’Oran, Constantine, Sétif et Ouargla».

Jusqu’alors, l’Algérie a reçu 7,7 millions de doses de vaccins – Spoutnik V, AstraZeneca, Sinovac et Sinopharm – pour une population de 44 millions d’habitants. Le ministre algérien de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, avait par ailleurs annoncé en avril que le pays pourrait produire le vaccin Spoutnik V dès le mois de septembre. Le vaccin chinois Sinovac devrait également être produit. A ce titre, des experts chinois sont arrivés le 23 juillet afin d'inspecter les équipements destinés à sa production dans une usine du groupe pharmaceutique étatique Saidal, à Constantine (nord-est).

Les épidémiologistes estiment qu'il faudrait vacciner au moins 20 millions d'Algériens pour arriver à l'immunité collective. L’Institut Pasteur d’Algérie a par ailleurs indiqué le 25 juillet sur son compte Facebook que le variant Delta «a remplacé tous les autres variants répandues jusqu'à présent (Alpha et Eta), qui représentent 71% des virus propagés et nous attendons à ce que le taux atteigne plus de 90% dans les prochaines semaines.»

Officiellement, ce sont environ 160 000 cas de coronavirus et plus de 4 000 décès ont été enregistrés en Algérie depuis le début de l’épidémie, fin février 2020.