Le Premier ministre israélien a menacé le 20 juillet le directeur d'Unilever, propriétaire du fabricant américain de glaces Ben & Jerry's, de «graves conséquences» après l'annonce la veille par la compagnie qu'elle arrête de commercialiser ses produits dans les territoires palestiniens occupés. «Du point de vue de l'Etat d'Israël, cette action aura de graves conséquences notamment sur le plan juridique», a affirmé Naftali Bennett, selon un communiqué de son bureau, précisant qu'il s'était entretenu avec Alan Jope, le patron d'Unilver. Le chef du gouvernement israélien considère cette décision «de boycotter Israël comme une action anti-israélienne claire».
Ben & Jerry's retirera ses produits uniquement dans les territoires palestiniens occupés par Israël
Dans un communiqué publié le 19 juillet, la filiale d'Unilever a déclaré : «Nous pensons qu'il n'est pas compatible avec nos valeurs que les glaces Ben & Jerry's soient vendues dans les territoires palestiniens occupés.» «Nous avons un partenariat de longue date avec les détenteurs de notre licence qui fabriquent nos glaces en Israël et les distribuent dans la région», ajoute Ben & Jerry's, qui a aussi décidé de ne pas renouveler l'accord de licence qui expire en fin d'année prochaine. Ben & Jerry's précise toutefois dans son communiqué qu'il va «rester en Israël», bien que ses produits ne soient plus vendus dans les territoires occupés.
«La décision de Ben & Jerry’s est une capitulation honteuse à l'antisémitisme, au mouvement BDS (de boycott des produits israéliens), à tout ce qui est mauvais dans le discours anti-israélien et anti-juif», a commenté pour sa part le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid dans une vidéo. «Désormais, nous, Israéliens, savons quelle glace NE PAS acheter», a pour sa part réagi l’ancien chef du gouvernement Benjamin Netanyahou.
Fondée en 1978, Ben & Jerry's est une entreprise connue pour ses engagements progressistes, de la protection de l'écologie au respect des droits de l’homme ou sur la question des inégalités.