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La journaliste hongroise qui avait frappé un réfugié veut désormais porter plainte contre lui

Petra Laszlo, qui s'est fait connaître sur une vidéo où elle frappait des réfugiés à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, veut désormais porter plainte contre l'homme qu'elle avait fait tomber. Et contre Facebook.

L’image avait choqué, démontrant, pour certains, les difficultés rencontrées par les réfugiés dans la Hongrie de Viktor Orban. Et bien Petra Laszlo ne risque pas de faire changer l’opinion que le monde s'est fait d'elle.

Surprise par une caméra en train de tendre un croche-pied à un migrant qui, un enfant dans ses bras, tentait de fuir la police, cette journaliste, qui avait immédiatement été licenciée par son employeur, a décidé de poursuivre en justice le réfugié en question !

Facebook n'échappe pas non plus aux foudres de la journaliste. Victime de messages de haine sur le réseau social, cette dernière estime que ces derniers auraient dû être supprimés plus rapidement.

Dans une interview au quotidien russe Izvestia, elle explique que désormais, son mari «veut prouver mon innocence».

Selon elle en effet, et malgré des images accablantes, c’est le réfugié tenant sa petite fille dans les bras qui est responsable de son licenciement. «Il a changé son témoignage», dénonce-t-elle. «Au début, il accusait la police», poursuit l'intéressée.

Petra Laszlo s’était pourtant quelques jours après les faits, excusée auprès de ce dernier, expliquant que «quelque chose avait disjoncté en elle» en raison de la peur. Ce qui n’a pas empêché deux partis d’opposition à Viktor Orban de l’attaquer en justice pour «violence envers un membre de la communauté». Dans le quotidien russe, elle confirme cette version, expliquant qu’elle était «effrayée et qu’elle tentait simplement d’aider la police».

Mais aujourd'hui, Petra Laszlo en veut plus à Facebook qu'à Osama Abdul Mohsen, l'immigré qu'elle avait fait tomber, qui vit désormais en Espagne où il a trouvé un emploi dans un club de foot, mais qui est toujours à la recherche de sa femme et de ses deux autres enfants, qu'il avait quittés à la frontière hongroise.

La journaliste estime en effet que la société de Mark Zuckerberg a trop tardé à supprimer les commentaires désobligeants, voire haineux qui ont été publiés à son encontre.

Un «mur de la honte» avait en effet vu le jour sur le réseau social, montrant les images et dénonçant le comportement de Petra Laszlo. En quelques jours, des milliers de commentaires acerbes étaient apparus sur le réseau social. «Je peux dire que ma vie est ruinée, je ne pourrais jamais retrouver un travail», déplore la journaliste, qui envisage de s’installer en Russie.