Des centaines de Palestiniens ont appelé au départ du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d'une nouvelle manifestation le 3 juillet à Ramallah, en Cisjordanie occupée, dans le sillage des protestations contre la mort d'un militant des droits humains.
«Abbas dégage», «Non à l'assassinat politique», «Que tombe l'Autorité d'Oslo» : à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, les manifestants ont brandi des pancartes hostiles à Abbas et à l'institution qu'il dirige, issue des accords israélo-palestiniens d'Oslo au début des années 1990.
En tête du cortège, la famille du militant des droits humains palestinien Nizar Banat, 43 ans, mort le 24 juin en détention, quelques heures après son arrestation par les forces de sécurité palestiniennes.
Personnalités politiques, militants et représentants d'organismes locaux y ont participé. «Ce défilé est un message d'allégeance à Nizar Banat, l'homme de la parole libre, et un message aux parties concernées sur la nécessité de punir les responsables», a déclaré un ancien adjoint au chef du Parlement, Hassan Khricheh.
Les forces de sécurité ont bloqué les routes menant au QG de l'Autorité palestinienne à Ramallah pour empêcher les manifestants de s'y rendre. A l'inverse, dans la ville de Hébron, située plus au sud dans ce territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans, une foule de Palestiniens a manifesté en faveur de Mahmoud Abbas, lors d'un défilé organisé par le mouvement Fatah, le parti du président palestinien.
La mort de Nizar Banat, connu pour ses vidéos postées sur les réseaux sociaux critiquant l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qu'il accusait de corruption, a suscité une vague de colère en Cisjordanie et à l'étranger. Sa famille, qui réclame une enquête internationale, a accusé les forces de sécurité palestiniennes de l'avoir «assassiné». L'Autorité palestinienne a annoncé une enquête. Le médecin légiste chargé de son autopsie a fait état de traces de coups à la tête, à la poitrine, au cou, aux jambes et aux mains.
Les précédentes manifestations contre l'Autorité palestinienne avaient été émaillées de heurts entre protestataires et forces de l'ordre, tandis que des journalistes avaient rapporté avoir été violentés par la police, mobilisée en masse.
L'Autorité palestinienne exerce des pouvoirs limités sur environ 40% de la Cisjordanie. Israël, qui en contrôle tous les accès, administre le reste de ce territoire ainsi que des colonies qui y sont implantées.