Un tourbillon enflammé a été filmé en plein océan, à quelques dizaines de mètres d'une plateforme de la compagnie pétrolière mexicaine Pemex. La scène spectaculaire s'est produite le 2 juillet au milieu des eaux du golfe du Mexique, dans la baie de Campeche.
Ainsi que l'a affirmé Pemex par voie de communiqué, l'incendie aurait été causé par une fuite de gaz enregistrée à 5h15 du matin dans une canalisation sous-marine. L'entreprise mexicaine explique avoir immédiatement appliqué les protocoles de sécurité, simultanément à l'arrivée de plusieurs navires équipés de jets de liquide. «Nous avons procédé à la fermeture des vannes d'interconnexion dans le gazoduc, ce qui a permis de [conclure] l'intervention vers 10h45», peut-on encore lire dans le communiqué.
Les images aériennes de la scène ont massivement été repartagées sur les réseaux sociaux, cumulant en à peine 24 heures plusieurs dizaines de millions de vues. Entre l'émotion exprimée par certains et l'ironie privilégiée par d'autres, les commentaires sont nombreux, y compris au sein de la classe politique française, en premier lieu chez les partis affichant traditionnellement une sensibilité écologique.
«L'anthropocène en une image», «l'enfer sur mer», «ils arrosent l'océan»...
«Pendant ce temps là, l'océan brûle dans le golfe du Mexique. L'anthropocène en une image», a par exemple écrit le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, en référence au concept selon lequel l'action des hommes aurait commencé à provoquer des changements biogéophysiques à l'échelle planétaire.
«L'enfer sur mer. C'est moi ou y a une sorte de message pas si subliminal que la planète nous envoie ces derniers jours ?», a de son côté tweeté la députée insoumise Danièle Obono.
Dans l'avalanche des commentaires observés, de nombreux internautes ont focalisé leur attention sur l'intervention des navires venus asperger de liquide ce foyer océanique, utilisant la scène comme un symbole fort d'une situation plus générale. «C'est très comparable à ce que nous faisons maintenant pour arrêter la crise climatique», a par exemple commenté l'Américain Eric Feigl-Ding.
Les internautes ont en outre abondamment recouru à la phrase «ils arrosent l'océan» ou encore aux interrogations portant sur l'utilité d'utiliser «de l'eau sur l'eau». Toutefois, comme le relève France Info, la substance utilisée par les navires dépêchés sur place n'était pas de l'eau mais de l'azote.
Si les dégâts matériels semblent à ce stade limités, la société Pemex figurerait pourtant comme la plus polluante d'Amérique latine, selon le centre d'étude Business & Human Rights. Ainsi que le rappelle la télévision publique française, Pemex est déjà à l'origine plusieurs scandales environnementaux comme l'explosion de l'oléoduc de Tlahuelilpan (Mexique) survenue en janvier 2019 qui avait fait plus de 100 morts.