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Canada : des statues des reines Victoria et Elizabeth II déboulonnées, Trudeau condamne (VIDEOS)

Le Premier ministre Justin Trudeau a qualifié d'«actes de vandalisme» le renversement de deux statues de la monarchie britannique et les dégradations d'au moins dix églises en marge de manifestations en hommage à des enfants amérindiens disparus.

Deux statues de la monarchie britannique ont été renversées le 1er juillet au Canada, jour de la fête nationale, et une dizaine d'églises ont été vandalisées lors de manifestations après la découverte d'un millier de tombes anonymes près d'anciens pensionnats catholiques pour les enfants autochtones.

Ce n'est pas ça la solution

Le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré le 2 juillet qu'il était «inacceptable et injuste que des actes de vandalisme et incendies criminels aient lieu à travers le pays, y compris contre des églises catholiques». «Ce n'est pas ça la solution», a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement a cependant assuré comprendre «qu'il y ait de la colère, contre le gouvernement fédéral, contre des institutions comme l'Eglise catholique».

A Winnipeg dans la province du Manitoba, une statue représentant la reine Victoria datant de 1904 a été recouverte de peinture rouge devant l'assemblée législative, avant d'être renversée. Elle a ensuite été laissée au sol, sous un drapeau canadien sur lequel était inscrit en anglais «Nous étions des enfants», rapporte Radio Canada

Sa tête aurait été arrachée et lancée dans une rivière, ajoute le média local. Une autre sculpture représentant la reine Elizabeth II a également été renversée.

Ces actes ont également été condamnés au Royaume-Uni par Downing Street. «Nos pensées accompagnent la communauté autochtone du Canada à la suite de ces découvertes tragiques. Nous suivons ces questions de près et continuons de discuter avec le gouvernement du Canada des affaires autochtones», a également déclaré un porte-parole.

Les «premières nations» victimes d'un «génocide culturel», selon une commission d'enquête canadienne

A Calgary, dans l'Alberta, au moins dix églises ont été vandalisées, avec de la peinture orange et rouge. «Les empreintes de mains, le nombre "215" et d'autres marques suggèrent que le vandalisme était une réponse aux tombes trouvées récemment dans d'anciens pensionnats», a déclaré la police, qui enquête à ce sujet. Certaines ont également été incendiées.

Depuis la découverte fin mai de 215 tombes anonymes près d'un ancien pensionnat autochtone en Colombie-Britannique, au moins huit églises au total auraient été victimes d'incendie. La fête nationale du Canada est survenue moins de 24 heures après la découverte de 182 autres tombes anonymes à Kamloops, toujours en Colombie-Britannique, alors que la semaine précédente, 751 tombes avaient été découvertes dans une autre école de la province de la Saskatchewan.

Ces révélations ont ravivé le traumatisme vécu par quelque 150 000 enfants amérindiens, métis et inuits, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture et enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 pensionnats, en majorité catholiques, à travers le pays. Nombre d'entre eux ont été soumis à de mauvais traitements ou à des abus sexuels et plus de 4 000 y auraient trouvé la mort, selon une commission d'enquête canadienne, qui avait conclu à un véritable «génocide culturel» de la part d'Ottawa.

Le 25 juin, le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait présenté les excuses de son pays et appelé le pape à en faire de même. Le chef du gouvernement n'a pas écarté l'hypothèse d'une enquête pénale. Lors d'un point presse, il est longuement revenu sur les «terribles erreurs» du Canada, qui a mené pendant plusieurs siècles une politique controversée d'assimilation forcée des «premières nations».