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Les opérations de maintien de paix menacées faute d’accord sur le budget à l’ONU

Les missions chargées des opérations de paix risquent de connaître un coup d'arrêt après des discussions infructueuses entre les 193 pays membres de l'ONU sur leur futur financement. Quelque 100 000 casques bleus y participent à travers le monde.

Les 193 pays membres des Nations unies ont échoué à se mettre d'accord sur le budget des opérations de paix pour l'année à venir, qui expire le 30 juin, ce qui pourrait conduire à un gel de l'ensemble des missions, selon des sources diplomatiques à l'AFP. Selon ces sources, l'absence d'accord vient notamment de la Chine et de pays africains qui ont multiplié des demandes de dernière minute. Le budget des opérations de la paix – une vingtaine dans le monde, mobilisant quelque 100 000 Casques bleus – s'élève à environ 6,5 milliards de dollars et couvre chaque année une période de 12 mois débutant en juillet.

Lors d'une visioconférence de presse, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a rappelé que déjà l'an dernier, les discussions entre pays membres avaient été compliquées. Elles s'étaient cependant achevées par un accord le 23 juin 2020, une semaine avant l'échéance.

Les missions de paix prévenues d'un éventuel coup d'arrêt

«[Cette année] ce qui constitue un risque, c'est que, pendant un certain temps jusqu'à une décision de l'Assemblée générale sur les budgets, nos missions se trouvent limitées strictement à des mesures pour protéger les personnels», a-t-il déclaré. «C'est une possibilité préoccupante, surtout dans un contexte où la plupart de nos missions opèrent dans des environnements très difficiles, problématiques et dangereux», a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP sur l'absence d'accord au sein de l'Assemblée générale de l'ONU, Stéphane Dujarric, le porte-parole de l'ONU, a fait savoir que les missions de paix avaient été prévenues. Il leur a été demandé de préparer des plans au cas où les opérations devraient s'interrompre, selon lui. En l'absence d'accord, les missions de paix ne pourront plus engager de dépenses à compter du 1er juillet.

«La réduction des opérations limiterait la capacité des missions à mettre en œuvre leur mandat, y compris, par exemple, soutenir les pays hôtes dans la réponse au Covid-19, protéger les civils, entre autres», a aussi affirmé Stéphane Dujarric.

Le budget des opérations de paix est séparé du budget annuel de fonctionnement de l'ONU (3,07 milliards de dollars), qui s'étend de janvier à décembre et qui donne aussi souvent lieu à des discussions compliquées de dernière minute.