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Suède : le Premier ministre Stefan Löfven renversé par un vote historique du Parlement

Le social-démocrate Stefan Löfven a désormais une semaine pour présenter sa démission ou convoquer de nouvelles élections après un vote de défiance historique au Parlement suédois. La fronde avait pour objet son projet de réforme des loyers encadrés.

Le Premier ministre suédois, le social-démocrate Stefan Löfven, a été renversé ce 21 juin par un vote de défiance au Parlement, une première dans l'histoire politique suédoise qui lui donne une semaine pour présenter sa démission ou convoquer de nouvelles élections.

Conséquence d'un revirement la semaine dernière du Parti de gauche, jusque-là appui ponctuel de l'exécutif, la censure du chef de gouvernement a été soutenue par une majorité absolue de 181 députés sur 349 sièges, contre 109 voix opposées à la motion et 51 abstentions, selon le résultat du vote. 

Pour faire tomber le gouvernement, les voix de l'ex-parti communiste sont venues se mêler à celles du parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède ainsi que de la droite - parti conservateur des Modérés et Chrétiens-démocrates.

Après 11 votes de défiance infructueux dans l'histoire politique suédoise, Stefan Löfven, qui s'était jusqu'ici distingué par sa capacité à survivre aux crises politiques depuis son arrivée au pouvoir en 2014, devient le premier chef du gouvernement renversé de la sorte.

Démission ou élections en vue

Il a désormais une semaine pour soit annoncer des élections anticipées en pleine période estivale, soit démissionner pour de bon.

Subtilité de la Constitution suédoise : en cas d'élections anticipées, elles s'ajouteraient au scrutin prévu en septembre 2022, ce qui entraînerait deux législatives en un peu plus d'un an.

En cas de démission, le Premier ministre sortant laisserait alors au président du Parlement la charge d'ouvrir des négociations avec un parti pour trouver un nouveau chef du gouvernement... qui pourrait toutefois être de nouveau Stefan Löfven sur la base d'un nouvel accord politique.

Les dissensions ont éclaté il y a quelques jours lorsque le Parti de gauche (Vänsterpartiet) avait annoncé son intention de voter la défiance.

La raison : un projet, encore préliminaire, de réforme des loyers encadrés, un des totems de ce parti qui y voit un des piliers du modèle social suédois. La proposition, qui figure dans l'accord de gouvernement noué début 2019, prévoit des loyers libres pour les nouvelles constructions.